Le premier exportateur mondial de lait, la coopérative néo-zélandaise Fonterra, a annoncé jeudi une nouvelle hausse du prix d'achat à ses producteurs en raison du rééquilibrage entre l'offre et la demande sur les marchés mondiaux.
Le géant du lait paiera ses fermiers 6,75 dollars néo-zélandais (4,32 euros) par kilo de matière sèche pour la saison 2017-2018, soit 25 centimes de plus que ce qu'il avait annoncé en mai.
Avec, en prime, une prévision de 45 à 55 centimes de bénéfice par action, le total des gains des producteurs pour cette saison sera compris entre $7.20 et 7.30$ (4,67 €) avant retenue.
Il s'agit de la plus importante rémunération depuis la saison 2013-2014, quand les prix avaient atteint le record de 8,40 dollars par kilo de matière sèche.
Cette hausse est d'autant plus importante que les prix fixés par la coopérative influencent les cours du lait au niveau mondial, y compris en Europe et ont fait office de baromètre de la crise laitière mondiale.
"On observe une confiance croissante dans les produits de la ferme à travers le pays et un renforcement de la demande de produits laitiers au niveau mondial", explique dans un communiqué le président de Fonterra, John Wilson, "autant de signes d'un bon début de saison pour nos fermiers et leurs communautés rurales après que certains ont traversé une période difficile avec beaucoup de pluie".
"L'augmentation des prix du lait à la production est une nouvelle bienvenue pour les agriculteurs alors qu'ils continuent d'investir dans leurs exploitations à la suite d'une saison 2016-2017 en amélioration" a-t-il ajouté.
Avec un cours très bas dû à un marché mondial du lait en plein déséquilibre entre stocks excédentaires et faible demande, la saison 2015-2016 avait été particulièrement difficile pour les producteurs néo-zélandais dont la majorité s'était retrouvée contrainte de travailler à perte.
Egalement cité dans le communiqué, le directeur général de Fonterra, Theo Spierings, indique que "de plus en plus de consommateurs dans le monde mettent les produits laitiers à la base de leur alimentation quotidienne, ce qui se traduit par une forte demande des produits de grande consommation et de restauration".
M. Spierings a toutefois ajouté que les prévisions de Fonterra sont "prudentes sachant qu'il est encore tôt dans la saison et que nos stocks ont des niveaux très bas".
Fonterra, qui emploie 22.000 personnes dans le monde, exporte la quasi-totalité de sa production, principalement vers la Chine.