MOSCOU (Reuters) - La Russie a qualifié mercredi de mensonges et de calomnies des informations selon lesquelles une taupe de la CIA au sein du Kremlin aurait fourni aux Etats-Unis des renseignements à propos de l'ingérence de Moscou dans l'élection présidentielle de 2016.
CNN a rapporté que cet informateur de la CIA avait été exfiltré aux Etats-Unis en 2017. Selon des responsables de l'administration américaine cités par la chaîne, il aurait fourni des informations qui ont permis d'établir que Vladimir Poutine avait ordonné à ses services d'intervenir dans la campagne électorale américaine afin de favoriser l'élection de Donald Trump.
Cette ingérence de la Russie, que Moscou a toujours démentie, a été documentée dans un rapport des services de renseignement américains commandé par l'ancien président Barack Obama et rendu public en janvier 2017.
"Il (l'informateur) n'a pas pu jouer un rôle quelconque dans cette soi-disant ingérence parce qu'il n'y a pas eu d'ingérence", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, cité par l'agence Interfax.
"Ce n'est qu'un empilement de mensonges et une multiplication des calomnies à notre encontre", a-t-il ajouté.
Le Kremlin a dit mercredi ne pas savoir si l'un de ses anciens employés avait été une taupe de la CIA. Il a ajouté que les services de renseignement russes travaillaient à ce sujet.
"Je peux seulement dire que cet employé a existé, qu'il a été limogé, et que nous ne savons pas s'il était un espion ou pas. C'est une question pour nos services de renseignement, qui font leur travail", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Selon le quotidien russe Kommersant, l'informateur se serait appelé Oleg Smolenkov. Il aurait disparu avec son épouse et ses trois enfants au Montenegro en juin 2017.
Deux sources ont confirmé mardi à Reuters l'exfiltration par les Etats-Unis d'un agent, expliquant que le gouvernement américain redoutait que son nom soit divulgué par le Kremlin.
Mercredi, le journal russe Vedomosti a rapporté que Smolenkov avait travaillé au moins cinq ans comme proche collaborateur d'un conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, et qu'il avait eu accès à des "informations très sensibles".
(Andrew Osborn; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)