PARIS (Reuters) - La France va se lancer à la recherche de 50 terrains industriels pouvant être proposés clé en main, a annoncé le gouvernement, dans l'espoir de séduire des candidats français ou étrangers comme Tesla (NASDAQ:TSLA) ou des groupes chinois.
La procédure, inédite car elle prévoit un accompagnement public pour aider à préparer les terrains - dépollution, fouilles archéologiques, recyclage des friches - sera présentée jeudi à la 33e Convention nationale de l'intercommunalité à Orléans (Loiret).
"Quand je vois un industriel dans mon bureau, qu'il soit français ou international, qui envisage d'installer des usines en France (...) ce qui fait la différence, c'est : est-ce que je peux avoir des hectares et est-ce que je peux les avoir vite", a déclaré le ministre de l'Industrie Roland Lescure au cours d'une conférence de presse.
Dans le cadre de la politique de réindustrialisation de l'Hexagone, l'Etat veut ajouter 20.000 hectares de surfaces industrielles aux 280.000 actuels qui couvrent le pays, dont au moins 2.000, soit 10%, avec les 50 nouveaux sites qui devraient commencer à être présentés début 2024.
La France, qui a également réduit de moitié les délais administratifs requis pour démarrer une activité industrielle, espère ainsi poursuivre sur la lancée de la vallée de la batterie, où elle a réussi à attirer le sino-japonais AESC Envision et le taïwanais Prologium dans le Nord.
Le pays cherche notamment à convaincre le fabricant californien de voitures électriques Tesla, également courtisé par l'Espagne, ou encore le chinois BYD de venir installer sur son sol leurs prochaines usines d'assemblage européennes.
Un autre constructeur automobile chinois, SAIC Motor, propriétaire de MG Motor, a également annoncé en juillet être "en phase d'évaluation pour choisir un site au sein de l'Union Européenne" pour démarrer une production sur le continent, sans autre précision sur le lieu envisagé.
Les sites clé en main iront de 5 hectares, superficie plus facile à trouver, à des surfaces de 200 hectares pouvant accueillir une grande usine.
"Ces terrains sont très très rares, ils seront donc traités en priorité", a dit une source gouvernementale. "Il faut qu'on puisse les proposer à des prospects, français ou étrangers, que ce soit pour des projets de batteries, de véhicules électriques, etc, cela fait partie du travail d'anticipation."
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Kate Entringer)