L'euro baisse nettement face au dollar jeudi, plombé par les propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi sur les perspectives de la politique monétaire de l'institution qui restera accommodante "aussi longtemps que nécessaire".
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro valait 1,2907 dollar, contre 1,3010 dollar mercredi à 21H00 GMT.
L'euro reculait également face au yen, à 129,04 yens contre 129,93 yens la veille.
Le dollar se reprenait face à la monnaie japonaise, à 99,97 yens, contre 99,86 yens mercredi soir.
Lors d'une conférence de presse suivant le maintien du principal taux directeur de la BCE au niveau historiquement bas de 0,50%, M. Draghi a également déclaré que les taux resteraient "à leur niveau actuel ou plus bas pour une période prolongée".
De plus, M. Draghi a souligné que des risques pesaient sur les perspectives économiques de la zone euro.
Ces deux points ont lourdement pesé sur l'euro, relevait Kathleen Brooks, analyste de Forex.com.
L'euro est ainsi tombé vers 13H00 GMT à 1,2883 dollar, son niveau le plus faible en cinq semaines.
Un taux d'intérêt bas rend une devise moins rémunératrice et donc moins intéressante pour les investisseurs spéculatifs.
En outre, l'attention du marché restait focalisée jeudi sur le Portugal, même si la coalition gouvernementale au pouvoir a affiché mercredi sa volonté de surmonter la crise politique, provoquée par la démission de deux ministres-clés et qui fait craindre un échec de la politique d'austérité réclamée par ses partenaires européens et les marchés.
De son côté, la livre britannique était sous pression jeudi après des commentaires inattendus de la Banque d'Angleterre (BoE) jugés comme prudents et balayant les espoirs de voir un resserrement prochain de la politique monétaire de l'institution, malgré les signes récents d'amélioration de l'économie britannique.
La livre est tombée vers 11H15 GMT à 86,33 pence pour un euro, son niveau le plus faible depuis mi-avril, et vers 13H00 GMT à 1,5060 dollar pour une livre, au plus bas depuis fin mai.
La BoE a également, comme anticipé, laissé inchangé son taux directeur à 0,50% et le montant total de ses rachats d'actifs à 375 milliards de livres (439 milliards d'euros).
Les volumes d'échanges restaient tout de même limités en l'absence de nombreux investisseurs en raison d'un jour férié pour la fête nationale américaine.
Le marché était par ailleurs déjà tourné vers le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux États-Unis attendu vendredi, jugé crucial pour anticiper la politique monétaire américaine.
La Réserve fédérale américaine (Fed), qui a averti que ses mesures de soutien exceptionnelles à l'économie américaine étaient conditionnées à l'amélioration de la conjoncture, fait de la baisse du chômage l'un de ses principaux objectifs.