par Matthieu Protard et Maya Nikolaeva
PARIS (Reuters) - La Société générale (PA:SOGN) s'est fixée lundi comme objectifs de conserver un taux de distribution de ses bénéfices de 50% et de verser un dividende minimum de 2,20 euros par action alors que la banque cherche à retrouver la confiance des investisseurs échaudés par les risques d'amendes aux Etats-Unis.
Ce montant de 2,20 euros par action correspond au dividende versé par l'établissement au titre de l'exercice 2016.
Dans le cadre de son plan stratégique à horizon 2020, la banque française a aussi indiqué dans un communiqué qu'elle visait 1,1 milliard d'euros d'économies supplémentaires.
Elle entend en outre fermer ou céder les activités qui n'ont pas la taille critique ou qui ne génèrent pas suffisamment de synergies.
A ce stade, aucun détail n'a été donné sur les activités concernées mais la banque a souligné que ce recentrage porterait sur l'équivalent de 5% de ses actifs pondérés (353 milliards d'euros), soit environ 17,5 milliards d'euros.
"Le capital ainsi disponible sera soit réalloué aux métiers de manière rentable, soit redistribué aux actionnaires", précise la Socgen.
L'établissement bancaire compte également mettre fin à l'érosion de ses revenus et table sur une croissance annuelle moyenne de plus de 3% de ses revenus.
Sur les neuf premiers mois de l'année, Société générale a vu son produit net bancaire reculer de 8% après une contraction de 1,3% en 2016. "Le groupe vise 3,6 milliards d'euros de revenus supplémentaires d'ici 2020", explique la banque. "Cette croissance se fera en maintenant une stricte discipline en matière de gestion des risques." Le groupe, dirigé par Frédéric Oudéa, va poursuivre dans le même temps sa transformation digitale et compte investir 150 millions d'euros dans des projets innovants et de rupture.
NOUVELLES SUPPRESSIONS DE POSTES La rationalisation du réseau d'agences Société générale va se poursuivre et la banque compte abaisser le nombre de ses agences de 2.000 à 1.700, ce qui devrait se traduire par 900 nouvelles suppressions de postes. A l'horizon 2020, le nombre de suppressions de postes s'élèvera du coup à 3.450, en intégrant les 2.550 suppressions de postes déjà annoncées en 2016.
Dans un communiqué séparé, la banque a prévenu qu'elle passerait du coup une charge exceptionnelle d'environ 400 millions d'euros dans ses comptes du quatrième trimestre. Alors que les investisseurs s'interrogent sur la capacité de la banque à améliorer sa rentabilité, le groupe fait savoir qu'il veut atteindre un rendement de ses fonds propres (ROE) d'environ 10% en 2020 contre un ROE de 7,8% fin 2016. En Bourse, la banque accuse la pire des performances boursières des plus grands établissements bancaires de la zone euro depuis le début de l'année. L'action a perdu plus de 8% de sa valeur depuis janvier alors que l'indice bancaire européen a gagné près de 6%.
Le titre continue de pâtir des inquiétudes des investisseurs sur les risques liés aux trois contentieux de la banque aux Etats-Unis et de leurs conséquences financières.
La banque, qui a d'ores et déjà mis de côté 2,2 milliards d'euros de provisions pour litiges, n'a pas mentionné ces dossiers dans le communiqué sur son plan stratégique.
(Edité par Jean-Michel Bélot)