MARSEILLE (Reuters) - Le chiffre d'affaires du Grand port maritime de Marseille (GPMM) est attendu pour 2017 en progression de 7,3%, à environ 160 millions d'euros, avec une croissance de 8% hors hydrocarbures, a annoncé mardi la direction du premier port de France.
"Le port de Marseille-Fos a compensé en une année la baisse des hydrocarbures liée à l'arrêt de l'importation de volumes de brut par la raffinerie Total (PA:TOTF) de la Mède", a dit à la presse la présidente du directoire, Christine Cabau Woehrel.
La hausse a été marquante pour l'activité conteneurs, qui progresse de 10%, deux fois plus que la moyenne européenne en 2017. Environ 20,4 millions de tonnes de marchandises diverses (+11%) ont ainsi transité par le port de Marseille l'an dernier.
"C'est l'attractivité retrouvée du port de Marseille qui nous permet de faire 5% de mieux que les autres ports européens en enregistrant le retour d'anciens clients", a dit le président du Conseil de surveillance, Jean-Marc Forneri.
La filière des hydrocarbures est en recul de 5%, soit 3,5 millions de tonnes de moins, à la suite à l'arrêt des imports de brut à la raffinerie de Total, une baisse "attendue et planifiée" par la direction du port.
Total a annoncé en juin un accord avec la société Ecoslops (PA:ALESA) pour la création d'une unité de régénération de résidus maritimes à la bioraffinerie de La Mède, près de Marseille.
Le groupe pétrolier, dans le cadre de la restructuration de son activité de raffinage en France, s'était engagé en 2015 à investir 600 millions d'euros pour convertir sa raffinerie de la Mède, dont il a fait sa première bioraffinerie, et moderniser celle de Donges (Loire-Atlantique).
Le trafic passagers s'établit pour 2017 à 2,7 millions de voyageurs (+ 1%), avec une croissance de 7% pour les lignes vers la Corse et le Maghreb et un retrait de 7% de l'activité croisière, notamment en raison de la réduction du nombre d'escales par les compagnies américaines et le repositionnement de leurs paquebots en Europe du Nord et en Asie.
La réouverture de la forme 10 du port de Marseille, la plus grande forme de radoub de Méditerranée et la troisième mondiale, au mois d'octobre a marqué le renouveau de la réparation navale dans la cité phocéenne. "Le carnet de commandes s'avère prometteur pour 2018", souligne la direction du port.
Le Grand port maritime de Marseille a aussi investi l'an dernier 47,8 millions d'euros dans plusieurs opérations stratégiques comme les travaux d'accès de la passe Nord et l'aménagement de terminaux. Le montant des investissement en 2018 prévoit une enveloppe de 82 millions d'euros.
Le GPMM demeure le premier port français en parts de marché et le sixième port européen, derrière Rotterdam, Anvers, Hambourg, Amsterdam et Algesiras.
"Il génère indirectement plus de 10% des emplois des Bouches-du-Rhône, soit 42.500 personnes", a conclu la présidente du directoire, Christine Cabau Woehrel.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)