PARIS (Reuters) - La CGT est dans une "mauvaise passe" après les révélations sur le coût des travaux du logement de fonction de son secrétaire général, a reconnu mercredi Bernard Thibault, l'ancien numéro un de la centrale syndicale, l'une des plus radicales dans l'opposition aux projets de réforme économique du gouvernement.
Il a toutefois accordé sa confiance à son successeur Thierry Lepaon et aux instances de direction de la CGT réunies depuis lundi pour faire la lumière sur cette affaire qui affaiblit un syndicat déjà affecté par l'échec de la grève à la SNCF l'été dernier.
"Je leur fais confiance pour prendre les réponses appropriées", a-t-il déclaré sur Europe 1, qualifiant cet événement de "mauvaise passe".
Aucun "syndicat n'aimerait faire la 'une', surtout à partir des ces éléments", a-t-il ajouté. "D'aucuns, même s'il peut y avoir des attitudes, des actions critiquables, en profitent pour disqualifier une bonne fois pour toutes le syndicalisme alors qu'il y en a tellement besoin."
Invité à se prononcer sur la légitimité de son successeur, Thierry Lepaon, à la tête du premier syndicat de France, Bernard Thibault a répondu : "Bien évidemment (...) je fais confiance à ceux qui sont élus pour diriger la CGT aujourd'hui".
Selon le Canard enchaîné de la semaine dernière, Thierry Lepaon, qui vivait auparavant en province, a été logé après son élection à la tête de la centrale dans un appartement d'un quartier huppé donnant sur le bois de Vincennes.
Les travaux pour cet appartement loué de 120 m2 ont coûté 130.000 euros à la CGT, selon l'hebdomadaire satirique. Le Canard enchaîné de mercredi revient sur cette affaire et affirme que l'appartement était en bon état avant les travaux.
Des chiffres démentis par Thierry Lepaon qui parle d'une surface de 79m2 et d'un coût de 105.000 euros mais qui reconnaît toutefois "une faute".
"On n'investit pas comme ça 105.000 euros dans un appartement qui est en location, ça me parait beaucoup c'est pour ça que j'ai demandé une enquête sur la nature des travaux et le montant des travaux", a-t-il dit sur BFM TV RMC.
"Je pense que les choses n'ont pas été regardées de près, qu'il a fallu faire dans l'urgence, qu'ils ont voulu tous et toutes faire bien", a-t-il ajouté.
S'exprimant mardi devant le comité confédéral national de la CGT au moment où la centrale avait appelé à une grève très peu suivie à la SNCF et à la RATP, il avait dénoncé une entreprise de déstabilisation.
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)