JERUSALEM (Reuters) - Les Etats-Unis sont toujours disposés à négocier avec l'Iran, a assuré mardi le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison blanche, au lendemain de l'alourdissement des sanctions américaines.
"Le président a ouvert la porte à de véritables négociations en vue d'une élimination complète et vérifiable du programme d'armement nucléaire de l'Iran, de ses systèmes balistiques, de son soutien au terrorisme international et d'autres comportements malveillants à travers le monde. Tout ce que l'Iran a à faire, c'est franchir cette porte ouverte", a déclaré John Bolton au cours d'une visite à Jérusalem.
"Soit ils comprendront (...), soit nous renforcerons simplement davantage la campagne de pression. C'est, je pense, la combinaison des sanctions et d'autres pressions qui amènera l'Iran à la table" des négociations, a-t-il ajouté par la suite, s'adressant à la presse après un entretien avec ses homologues russe et israélien.
Le nouveau train de sanctions annoncé lundi par Donald Trump vise notamment l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique. Pour le ministère iranien des Affaires étrangères, cette décision "ferme définitivement le canal diplomatique".
Le président iranien a quant à lui assuré lundi que les sanctions seraient sans effet, dans la mesure où l'ayatollah Khamenei n'a pas d'avoirs à l'étranger.
Les Américains "mentent quand ils disent vouloir dialoguer avec l'Iran, comme le prouvent les nouvelles sanctions", a poursuivi Hassan Rohani, dans une allocution télévisée.
"La politique de l'Amérique montre son désespoir (...) Les actes de la Maison blanche témoignent de son retard mental (...) La patience stratégique de Téhéran ne signifie pas que nous avons peur", a ajouté le président.
DISSUASION ACTIVE
Outre l'alourdissement des sanctions, Washington a annoncé lundi son intention de former une coalition avec ses alliés pour assurer la sécurité de la navigation dans le golfe arabo-persique.
Les pays membres apporteront une contribution matérielle et financière à ce programme baptisé "Sentinelle", a précisé un membre du département d'Etat, moins de deux semaines après l'attaque de deux pétroliers imputée à l'Iran près du détroit d'Ormuz.
"Il s'agit de dissuasion active, parce que les Iraniens veulent juste faire ce qui leur chante sans le reconnaître. Nous savons ce qu'ils ont fait", a-t-il ajouté, s'adressant à la presse dans l'avion qui le conduisait aux Emirats arabes unis, où le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a rencontré les dirigeants émiratis, après s'être entretenu avec leurs homologues saoudiens.
A Djeddah, où il a été reçu par le roi Salman et le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman, Mike Pompeo a insisté sur le fait que la liberté de navigation était "primordiale" aux yeux des Etats-Unis.
"Nous discutons avec (l'Arabie saoudite et les Emirats) des moyens d'être sur la même longueur d'onde sur le plan de la stratégie, et des moyens de mettre sur pied une coalition internationale", a-t-il dit.
Un autre responsable du département d'Etat a précisé que Washington souhaitait le déploiement de navires de guerre à intervalles réguliers dans le golfe d'Oman ou le détroit d'Ormuz, de façon à pouvoir garder en permanence un oeil sur la navigation dans cette zone.
"Ce dispositif n'est pas encore opérationnel mais nous y travaillons avec nos partenaires", a-t-il indiqué.
(Parisa Hafezi; Jean Terzian et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)