PARIS (Reuters) - Plusieurs responsables de la majorité présidentielle ont profité samedi du "Campus" de rentrée de La République En Marche (LaRem) pour afficher leur sérénité face à la popularité croissante du polémiste nationaliste Eric Zemmour dans l'électorat.
Quelque 4.500 militants de LaRem sont réunis ce week-end à Avignon (Vaucluse), notamment pour faire progresser le projet de "maison commune" de la majorité en vue de l'élection présidentielle d'avril prochain.
Mais les commentaires les plus remarqués samedi ont porté sur Eric Zemmour, qui n'est toujours pas officiellement candidat mais à qui un sondage attribue 15% d'intentions de vote au premier tour de l'élection, soit sept points de plus qu'il y a un mois et un point de moins seulement que le score de Marine Le Pen, la candidate soutenue par le Rassemblement national (RN).
"C'est lui qui monte aujourd'hui, il y en a d'autres qui monteront, ça fait partie des montagnes russes des élections présidentielles", a déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, l'un des nombreux membres du gouvernement à faire le déplacement au Campus de LaRem.
"Ça me fait penser un peu à ces cloques que l'on voit autour des lacs volcaniques: il y en a une qui éclate, puis une autre, puis à nouveau une autre et si vous passez votre temps à observer le phénomène, vous perdez le sens de votre chemin et vous perdez votre route", a-t-il ajouté.
Quelques heures auparavant, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait quant à lui fustigé les candidats "aventuriers", en référence à la fois à Eric Zemmour et à Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France Insoumise.
"Nous ne devons sous aucun prétexte laisser le pays dans les mains des aventuriers", a-t-il dit. "L'aventurier du grand soir, qu'à titre personnel j'aime bien écouter parce que j'aime bien les grands orateurs mais j'aime pas la démagogie et j'aime pas la mégalomanie. L'aventurier du repli, du rejet, du racisme, qui cite les grands auteurs comme certains font de la prose mais qui donne des boutons aux historiens."
"Non, M. Zemmour, il ne suffit pas citer Talleyrand toutes les trois phrases pour faire de vous un homme d'Etat."
Eric Zemmour a poursuivi à Lille (Nord) la tournée de promotion de son dernier livre, "La France n'a pas dit son dernier mot", en dénonçant le "clientélisme" des partis traditionnels et en traitant une nouvelle fois de "chochottes" les dirigeants du parti de droite Les Républicains (LR).
(Rédigé par Marc Angrand)