L'équipementier automobile japonais Takata, plongé dans la tourmente par un scandale d'airbags défectueux, a l'intention de déposer le bilan d'ici à la fin du mois, rapporte vendredi le quotidien économique Nikkei.
Le Tokyo Stock Exchange (TSE) a annoncé dans la foulée la suspension des transactions sur le titre dans l'attente d'éclaircissements. A la clôture de la Bourse à 06H00 GMT, le groupe n'avait toujours pas publié le communiqué voulu et la suspension restait en vigueur.
Le dépôt de bilan, qui passera par des procédures au Japon, aux Etats-Unis et en Europe, aura lieu avant l'assemblée générale des actionnaires le 27 juin, a précisé le Nikkei.
Une telle issue marquerait l'aboutissement d'une affaire qui n'a cessé de prendre de l'ampleur depuis les premières révélations publiques en 2014: près de 100 millions de coussins de sécurité ont fait l'objet d'un rappel, le plus grand de l'histoire automobile et au moins 16 décès, dont 11 aux Etats-Unis, ont été recensés en lien avec l'explosion des pièces défectueuses.
La famille fondatrice de Takata (dont le PDG Shigehisa Takada), qui détient 60% du groupe, a longtemps rejeté l'option d'une faillite, mais selon le Nikkei, qui ne cite pas ses sources, elle a fini par céder sous la pression de ses clients, les constructeurs automobiles, alors que ses dettes s'élèvent à plus de 1.000 milliards de yens (un peu plus de 8 milliards d'euros au cours actuel).
Après le placement en faillite de la compagnie née en 1933, qui revendique 20% du marché mondial des ceintures et airbags, ses principales activités seront transférées à une nouvelle entité, explique le Nikkei. Le processus se déroulerait sous la houlette de Key Safety Systems (KSS), un équipementier américain contrôlé par le chinois Ningbo Joyson Electronic, dont l'offre avait été recommandée début février par un comité externe.
Contactée par l'AFP, Takata n'était pas disponible pour commenter ces informations.
Selon les autorités américaines, qui lui ont infligé une amende d'un milliard de dollars, la société nippone aurait, pendant plus d'une décennie, dissimulé l'existence d'un défaut majeur dans ses airbags, susceptibles d'exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager.