Le nouveau chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, a déclaré lundi soir qu'il demandera au parlement national, à titre de précaution, de voter une enveloppe budgétaire de 20 milliards d'euros pour aider les banques en difficultés.
"C'est une mesure de précaution. Nous estimons qu'il est de notre devoir de prendre cette mesure pour sauver l'épargne. Je souhaite que toutes les forces politiques au Parlement partagent cette responsabilité", a déclaré M. Gentiloni à la presse à l'issue d'un conseil des ministres.
Le ministre de l'Economie et des Finances, Pier Carlo Padoan, a précisé pour sa part que l'impact de cette mesure, si elle se rendait nécessaire, se répercuterait sur le budget 2017.
M. Padoan a lui aussi insisté sur le côté "précaution" de cette mesure et n'a pas voulu commenté l'opposition allemande à ce type d'intervention.
Il a précisé que les 20 milliards d'euros pourront être utilisés pour deux types de mesures: comme "garantie de liquidité" pour rétablir la capacité de financement à moyen et long terme des banques et pour un programme de "renforcement patrimonial" des banques.
Ces mesures pourront être appliquées "à la demande d'un établissement bancaire respectant les conditions" pour une telle intervention.
Cette décision du nouveau gouvernement semble viser en particulier la banque Monte dei Paschi di Siena (MI:BMPS), le maillon faible du système bancaire italien, dont la fragilité inquiète à travers l'Europe, même si M. Padoan n'a voulu mentionner aucune banque.
La troisième banque italienne et plus vieille de la planète a lancé lundi une augmentation de capital dont elle espère lever jusqu'à 5 milliards d'euros d'ici jeudi.
Un éventuel échec de cette recapitalisation via le marché ouvrirait la voie à un sauvetage public.
BMPS a affiché les pires résultats lors des tests de résistance publiés fin juillet par l'Autorité bancaire européenne (EBA). Ces tests mesurent la capacité d'une banque à résister à des chocs conjoncturels.
L'Etat injecterait des fonds selon une procédure baptisée "recapitalisation préventive".
Celle-ci impose auparavant une mise à contribution des actionnaires et détenteurs d'obligations subordonnées --via une conversion cette fois forcée des obligations à un niveau beaucoup moins intéressant que celui proposé actuellement.