LONDRES (Reuters) - Le groupe britannique de BTP Balfour Beatty a réaffirmé vendredi rejeter une deuxième proposition de son concurrent Carillion en vue d'une fusion, détaillant ses doutes quant aux synergies qui pourraient résulter d'un tel rapprochement.
Les deux groupes avaient dit fin juillet être en discussions préliminaires en vue de créer une entité de quelque trois milliards de livres (3,7 milliards).
Mais Balfour a quitté la table des négociations quelques jours plus tard après que Carillon a exigé que le groupe renonce à la cession prévue de Parsons Brinckerhoff, sa filiale d'ingéniérie américaine.
Depuis les deux groupes se sont engagés dans une bataille de communiqués, Balfour insistant sur le fait qu'il pourra assurer un meilleur retour aux actionnaires en restant indépendant.
Carillon a calculé qu'un rapprochement avec Balfour permettrait de dégager 175 millions de livres d'économies de coûts par an d'ici la fin de 2016, avec notamment la restructuration des bureaux, des chaînes de logistique et des services informatiques.
"Il ne faut pas confondre des économies de coûts induites par une réduction de la voilure des activités et des synergies (...) Le conseil réaffirme son rejet des propositions (de Carillion)", estime Balfour dans un communiqué.
Le groupe ajoute qu'une stratégie fondée sur la diminution du champ des activités de construction en Grande-Bretagne dans le cadre du rapprochement priverait les actionnaires des retombées d'une reprise de ce secteur, dont les signes se multiplient.
L'approche de Carillion est intervenue après 18 mois difficiles pour Balfour, affaibli par une série d'avertissements sur résultats qui ont fait chuter son cours de Bourse. L'un d'eux, en mai, avait coûté son poste au directeur général Andrew McNaughton et précipité la décision de vendre Parsons Brinckerhoff.
Selon le journal The Times, des milliers de postes pourraient être supprimés en Grande-Bretagne en cas de fusion entre Balfour et Carillion.
Vers 08h00 GMT, le titre Balfour était presqu'inchangé (-0,04%) à 240 pence, tandis que l'action Carillion reculait de 2,86%, à 337 pence alors que l'indice regroupant les valeurs du BTP européennes avançait de 0,20%.
(Sarah Young, avec la contribution d'Esha Vaish à Bangalore, Benoit Van Overstraeten pour le service français)