Offre du Cyber Monday : Jusqu'à 60% de réduction sur InvestingPro.PROFITER DES SOLDES

L'évacuation de Notre-Dame-des-Landes pas à l'ordre du jour

Publié le 09/12/2016 17:23
© Reuters. MATIGNON: L'ÉVACUATION DE NOTRE-DAME-DES-LANDES À L'ÉTUDE

PARIS/NANTES (Reuters) - L'évacuation du site occupé par les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) n'est pas à l'ordre du jour, ont annoncé vendredi les autorités françaises, provoquant la colère de ses partisans.

Alors que ces derniers réclament l'évacuation du site de 1.600 hectares promise à l'automne par Manuel Valls, Premier ministre à l'époque, le ministre de l'Intérieur a avancé un différend avec la Commission européenne pour justifier que les forces de l'ordre ne fassent pas mouvement comme annoncé.

"Il ne pourra y avoir d'intervention sur cette zone qu'au moment où toutes les procédures seront éteintes et où il n'y aura plus la moindre contestation possible", a déclaré à Bruxelles Bruno Le Roux en marge d'une réunion avec ses homologues de l'Union européenne.

Dans l'entourage du Premier ministre Bernard Cazeneuve, on ne cache pas que les risques opérationnels d'une évacuation font également partie des préoccupations des autorités françaises.

"Pendant que nous interrogeons l'UE, nous examinons les conditions opérationnelles d'engagement des forces dans un contexte de menace terroriste élevé", a-t-on dit.

Les partisans du projet ont réagi avec colère.

"Attendre la décision de la Commission européenne, c’est un prétexte bidon", a dit Bruno Retailleau, président (LR) de la région Pays de la Loire et du syndicat mixte aéroportuaire, qui réunit les collectivités locales qui financent le projet.

"Ce prétexte juridique cache simplement une lâcheté politique, une de plus", a ajouté ce proche du candidat de la droite pour l'élection présidentielle, François Fillon.

"SCANDALEUX", DISENT LES PARTISANS DU PROJET

Dominique Boschet, président de l'Association contre le survol de l'agglomération nantaise (Acsan), qui milite en faveur du "transfert" de l'actuel aéroport de Nantes, espère que ce "ne soit pas un moyen détourné de reculer à nouveau".

"Mais on y croit encore : on a du mal à imaginer qu'un président de la République n'honore pas un vote qu'il a lui-même sollicité", a-t-il dit à Reuters, en référence à la "consultation" de la population locale organisée en juin et qui s'est soldée par une victoire des partisans du "transfert".

Alain Mustière, président des "Ailes pour l'Ouest", une autre association de partisans du projet d'aéroport, a également jugé "scandaleux" le report de l'évacuation

"Ça en devient dramatique, surtout en période électorale : cela montre que les hommes politiques n'ont pas de parole… Je n'ai en effet jamais vu autant d'engagements publics en faveur d'un projet, et autant de renoncements", a-t-il dit.

Le projet d'aéroport est soumis au respect du droit européen. Une directive oblige notamment à soumettre des projets d'infrastructure à une étude sur leur impact environnemental. Or en avril 2014, la Commission avait adressé une mise en demeure à la France pour manquement à cette obligation, estimant que les évaluations étaient trop fragmentées.

L'Autorité environnementale, instance ministérielle, a été saisie. Mais Paris n'a toujours pas répondu à ce jour à la mise en demeure, même si un document est en préparation.

Le dossier Notre-Dame-des-Landes s'annonce comme l'un des sujets épineux de la fin du quinquennat de François Hollande.

Manuel Valls, qui a quitté Matignon mardi pour se lancer dans la course à l'élection présidentielle, a dit mi-novembre que les travaux de construction commenceraient "dès que possible" après le rejet d'un recours. [nL8N1DG5D2]

"La déclaration d'utilité publique expire en janvier 2018. Donc il y a un peu de temps et il faut que les choses puissent avancer", a-t-il dit vendredi sur BFM TV et RMC, rappelant que le dossier était désormais entre les mains de son successeur.

© Reuters. MATIGNON: L'ÉVACUATION DE NOTRE-DAME-DES-LANDES À L'ÉTUDE

Une première tentative d'évacuation du site avait échoué en 2012. Début octobre, plusieurs milliers d'opposants au projet ont manifesté pour sauver la ZAD, la "zone d'aménagement différée", qu'ils ont rebaptisée "zone à défendre".

(Guillaume Frouin, avec Elizabeth Pineau et Gérard Bon à Paris, Clément Rossignol à Bruxelles, édité par Yves Clarisse)

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés