La banque britannique Barclays doit revoir la rémunération, parfois excessive, qu'elle verse à certains de ses employés, conclut un rapport indépendant commandé après le scandale du Libor et publié mercredi.
Le rapport d'Anthony Salz, un juriste chargé l'été dernier par Barclays de formuler des propositions afin de changer les pratiques de l'établissement, estime que la banque devrait "aligner les paies à des niveaux qui reflètent raisonnablement le talent individuel et la contribution de chacun, afin de lier la paie au succès à long terme de l'institution".
Il pointe par exemple des programmes d'incitation financière à long-terme "excessivement généreux" au sein de la division de banque d'investissement du groupe. Une soixantaine de personnes ont ainsi reçu un total de 170 millions de livres (200 millions d'euros au cours
actuel) en moyenne chaque année entre 2002 et 2009 en plus de leurs salaires de base et bonus.
L'attribution des bonus, dont le montant souvent faramineux fait régulièrement scandale dans un pays soumis à une cure d'austérité drastique, devrait pour sa part prendre en compte non seulement le profit réalisé mais aussi la prise de risque et le respect de certaines valeurs, ajoute M. Salz.
Cette forme de rémunération variable est en effet parfois accusée d'encourager la prise de risque à court terme.
Le rapport recommande aussi d'éviter les conflits d'intérêts pour les personnes en charge du contrôle des risques et de l'application des règlements, en augmentant la part fixe de leur rémunération au détriment des bonus liés à la performance de la division qu'il sont censés contrôler.
M. Salz indique par ailleurs que la banque devrait nommer plus d'administrateurs disposant d'une bonne connaissance du secteur bancaire, afin de pouvoir mieux surveiller le travail de la direction de l'établissement.
Barclays avait reconnu l'an dernier que certains de ses employés avaient volontairement manipulé les taux interbancaires britannique Libor et européen Euribor. Le scandale avait entraîné le départ du directeur général Bob Diamond, remplacé par Antony Jenkins, qui s'est dit déterminé à restaurer la réputation de la banque, entachée par une série d'autres affaires.
Le président de Barclays, David Walker, a admis mercredi que certaines conclusions du rapport Salz étaient "inconfortables" pour l'établissement et s'est engagé à détailler la mise en oeuvre de ses recommandations avant l'assemblée générale des actionnaires, prévue le 25 avril.