PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le rouge jeudi et les Bourses européennes reculent à mi-séance, les doutes sur l'issue du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine ayant relégué au second plan les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et de la Banque du Japon.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais préfigurent une ouverture en repli de 0,3% environ.
Le Standard & Poor's 500 a inscrit un nouveau record de clôture jeudi après la nouvelle baisse de taux de la Fed, largement anticipée par les marchés, et les déclarations de la banque centrale suggérant qu'elle ne prévoit pas d'assouplir davantage sa politique monétaire si la conjoncture ne se dégrade pas fortement.
De son côté, la Banque du Japon a laissé sa politique monétaire inchangée tout en laissant entendre qu'elle pourrait l'assouplir à l'avenir pour contrer la montée des risques extérieurs.
À Paris, le CAC 40 perd 0,41% à 5.742,25 points vers 11h55 GMT, s'éloignant du plus haut de près de 12 ans touché en début de séance à 5.778,24. À Francfort, le Dax cède 0,25% et à Londres, le FTSE 100 abandonne 1,01%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,44%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,35%.
La plupart des indices européens progressaient légèrement à l'ouverture mais ils sont passés dans le rouge en réaction aux informations de Bloomberg selon lesquelles la Chine doute de la possibilité de conclure un accord commercial à long terme avec les Etats-Unis.
"Pour ce qui est d'un accord à long terme, la relation entre la Chine et les Etats-Unis est fondamentalement problématique", constate Teeuwe Mevissen, économiste senior de Rabobank. "La guerre commerciale est partie pour durer."
Cette perspective alimente les craintes de poursuite du ralentissement de l'économie mondiale, alimentées aussi ce jeudi par l'annonce d'une poursuite de la contraction de l'activité manufacturière en Chine, pour le sixième mois consécutif, et d'un ralentissement dans le secteur des services selon les indices PMI officiels.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Apple (NASDAQ:AAPL) pourrait contribuer à limiter les pertes de Wall Street: le titre du groupe californien gagne près de 2% dans les transactions en avant-Bourse après ses prévisions, supérieures au consensus de Wall Street.
VALEURS EN EUROPE
Au-delà du conflit commercial USA-Chine et des décisions des grandes banques centrales, la séance en Europe est animée par une nouvelle salve de résultats de sociétés et par la confirmation de projet de fusion entre PSA (PA:PEUP) et Fiat Chrysler.
Ce dernier bondit de 7,77% à Milan alors que le titre PSA chute de 13,4% à Paris, sa plus forte baisse sur une séance depuis juin 2016, après la présentation des modalités financières de ce mariage à 50-50.
Pour Philippe Houchois, analyste de Jefferies, ce montage revient pour PSA à débourser une prime de 32% pour Fiat Chrysler et "les actionnaires de PSA prennent à leur compte un risque de marché plus élevé que ceux de FCA".
Autre baisse marquante à Paris, celle d'Air France-KLM (PA:AIRF), qui perd 2,32% après avoir dit s'attendre à une baisse de la demande en fin d'année.
A Londres, Royal Dutch Shell (AS:RDSa) abandonne 3,78% après avoir prévenu que le ralentissement de l'économie mondiale pourrait remettre en cause le calendrier de son programme de rachats d'actions de 25 milliards de dollars.
Les rendements obligataires reculent au lendemain de la baisse de taux de la Fed, un mouvement qui s'est accentué dans la zone euro après l'annonce d'un ralentissement de l'inflation dans la zone euro à octobre, à 0,7% seulement sur un an et d'une stabilité de la croissance à 0,2% au troisième trimestre.
Celui du Bund allemand à dix ans cède près de cinq points de base à -0,405% et son équivalent français points à %.
Le repli est plus marqué encore pour le rendement à dix ans américain, qui chute de 4,5 points à -0,105%.
CHANGES
Le dollar est en net recul face aux autres grandes devises, l'indice mesurant ses fluctuations face à un panier de devises de référence cédant 0,35% en réaction à la baisse de taux de la Fed.
L'euro, pénalisé par les chiffres de l'inflation et de la croissance en zone euro revient autour de 1,1145 dollar après un pic à 1,1174.
La livre sterling se traite au-dessus de 1,2950 dollar tandis que le yuan chinois évolue au plus haut depuis plus de deux mois et demi.
PÉTROLE
Le marché pétrolier recule après l'annonce d'une hausse plus marquée qu'anticipé des stocks aux Etats-Unis et des nouveaux signes de ralentissement de l'activité du secteur manufacturier en Chine.
Le Brent abandonne 0,28% à 60,44 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,94% à 54,54 dollars.
(Marc Angrand, avec Agamoni Ghosh et Lisa Pauline Mattackal, édité par Jean-Michel Bélot)