BERLIN (Reuters) - La zone euro devrait avoir sa propre représentation au Fonds monétaire international (FMI), a déclaré lundi l'économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), dont la proposition devrait se heurter à une certaine résistance au sein du bloc.
"Ce serait bien mieux de parler d'une seule voix plutôt que ce qui se passe aujourd'hui; je suis donc personnellement très favorable à une représentation unique de la zone euro au sein du FMI", a dit Peter Praet, lors d'une manifestation bancaire à Berlin.
L'Union européenne se prépare déjà à une présence réduite au sein de l'organisation de Washington dans le cadre de la réforme décidée en 2010, visant à renforcer le poids des économies émergentes comme la Chine, le Brésil et l'Inde, au sein du Fonds.
Le conseil d'administration du FMI, où l'Union européenne dispose actuellement de huit sièges sur 24, est responsable de la gestion courante et de l'octroi de milliards de dollars de prêts à des pays en difficulté comme le furent la Grèce, le Portugal et l'Irlande.
Les principales économies de la zone euro, Allemagne et France au premier chef, ne devraient pas être favorables à cette proposition, synonyme pour elles de perte d'influence.
Parvenir à un consensus sur un nom pourrait également s'avérer être un casse-tête.
Peter Praet, membre du directoire de l'institut d'émission, a par ailleurs rejeté les critiques voulant que la BCE s'emploie à déprécier l'euro et que l'évolution de la monnaie unique reflète la situation économique de la zone euro.
"Il n'y a aucune volonté d'inciter à la dépréciation de l'euro", a dit Praet.
(Michelle Martin, Wilfrid Exbrayat et Mathilde Gardin pour le service français)