La Banque mondiale a annoncé mercredi une aide de 160 millions de dollars (près de 130 millions d'euros) pour le redressement économique de la Sierra Leone, l'un des pays les plus touchés par l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest.
L'annonce a été faite après un entretien entre le chef de l'Etat sierra-léonais Ernest Bai Koroma et le président de la Banque mondiale (BM), Jim Yong Kim, qui a effectué mercredi une brève visite à Freetown.
L'aide est destinée aux centres régionaux d'opérations et aux équipes de secours d'urgence dans les régions ouest et nord du pays, sévèrement touchées par l'épidémie, où elle vise à redresser l'agriculture et créer des emplois, a expliqué M. Kim à la presse.
"Nous sommes inquiets de la baisse importante de la production agricole à cause de l'épidémie d'Ebola. Nous allons aider les paysans en construisant des voies de desserte qui vont les relier aux marchés", a-t-il déclaré.
"Nous devons nous assurer que l'épidémie d'Ebola ne sera pas suivie d'une crise alimentaire. Nous allons travailler à améliorer les infrastructures de base comme les services urbains et l'accès à l'électricité, qui vont contribuer au bien-être des citoyens", a-t-il affirmé.
Le président Koroma a salué la visite de M. Kim, y voyant "un signal au reste du monde" que son pays peut accueillir des visiteurs.
"Notre priorité est d'isoler le virus et non d'isoler le pays", a ajouté M. Koroma.
L'épidémie qui sévit en Afrique de l'Ouest a fait depuis fin 2013 plus de 6.000 morts, essentiellement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, selon un bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 30 novembre.
Avec 1.583 décès, la Sierra Leone est le deuxième pays le plus affecté, derrière le Liberia.
La Banque mondiale a annoncé mardi que les répercussions d'Ebola pourraient provoquer une récession en Sierra Leone l'année prochaine.
La croissance dans ce pays de six millions d'habitants a chuté de 11,3% durant le premier trimestre de l'année à 2,8% actuellement.
La production alimentaire va également baisser parce que les semis ont été entravés pendant la période de juin à août. Les fortes pluies de septembre ont aussi affecté la culture du riz.