Investing.com - La Bourse de Paris a terminé la séance sur une note positive, le CAC 40 s’adjugeant 0,57% pour clôturer à 8 088 points, dans un volume d’échanges d’environ 3,9 milliards d’euros. Un rebond mesuré après la baisse de 1,14% enregistrée la semaine précédente, alors que les investisseurs restent prudents à l’approche d’une série de décisions de politique monétaire, au premier rang desquelles celle de la Réserve fédérale américaine (Fed), mercredi soir.
Les banques en soutien, l’Europe rassurée
Le principal soutien à l’indice parisien est venu des valeurs bancaires ( BNP Paribas (EPA:BNPP), Crédit Agricole et Société Générale), en hausse de plus de 1% pour les deux premières et de près de 3% pour la troisième. Par ailleurs, la formation d’un gouvernement de coalition en Allemagne et la confirmation de la note « AA- » de la France par l’agence Fitch Ratings (avec perspective négative) ont également contribué à la bonne tenue du marché.
Les investisseurs ne cachent toutefois pas leur prudence, caractéristique d’une « semaine de banques centrales ». La Fed rendra sa décision mercredi, suivie de la Banque d’Angleterre, de la Banque du Japon et de la Banque nationale suisse. C’est la Fed qui sera scrutée avec le plus d’attention, alors que le ralentissement économique aux États-Unis se confirme : après des chiffres de ventes au détail en deçà des attentes, l’indice Empire Manufacturing (activité manufacturière de la région de New York) a subi une nouvelle dégradation.
Contexte international et perspectives
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États-Unis : malgré la remontée temporaire de l’inflation due aux mesures de relance sous l’ère Trump, nombre d’indicateurs macroéconomiques américains (ventes au détail, confiance des entreprises et des ménages, etc.) apparaissent en perte de vitesse. Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, s’est montré relativement confiant ce week-end, jugeant les récentes corrections de marché « saines et normales », mais a reconnu que l’hypothèse d’un ralentissement économique n’était pas à écarter.
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Zone euro : l’accord en Allemagne autour d’un plan massif d’investissement en infrastructures (500 milliards d’euros) apporte de la visibilité aux marchés. L’OCDE, toutefois, a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2025, pointant des « obstacles aux échanges » et une incertitude qui pèse sur l’investissement et la consommation. Selon l’institution, l’inflation devrait, par ailleurs, rester plus élevée que prévu jusqu’en 2026.
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Chine : si la production industrielle a dépassé les attentes, les prix de l’immobilier neuf ont reculé et la consommation reste mitigée. Les annonces d’un plan de soutien à la demande intérieure n’ont pas rassuré pleinement les places asiatiques, qui ont légèrement reculé ce lundi, pesant du même coup sur certains secteurs liés à la Chine, comme le luxe.
Les valeurs en vue
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Veolia (EPA:VIE) profite de l’entrée au capital du fonds souverain français Lac1, piloté par Bpifrance, pour un montant de 800 millions d’euros. Cette opération s’accompagnera de la nomination d’un représentant de Bpifrance au conseil d’administration, signe de la volonté de l’État de conforter le géant des services aux collectivités.
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Virbac (EPA:VIRB) s’envole, portée par une recommandation favorable de la part d’un broker qui souligne la solidité des résultats récents du spécialiste de la santé animale et un potentiel de reprise au second semestre.
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Luxe : dans un marché globalement positif, certaines valeurs du luxe ( Kering (EPA:PRTP), LVMH (EPA:LVMH), Hermès) ont marqué une pause, affectées par le fléchissement de la Bourse chinoise et les incertitudes concernant la consommation en Chine.
Vers un statu quo de la Fed ?
Les traders et investisseurs obligataires parient majoritairement sur un maintien des taux d’intérêt de la Fed dans la fourchette de 4,25%-4,5%. Le président de la Fed, Jerome Powell, pourrait juger le regain d’inflation récent comme « temporaire ». Néanmoins, le ralentissement américain commence à nourrir les craintes d’un coup de frein plus marqué sur l’économie mondiale. Les prochains jours seront donc décisifs pour jauger la direction des principales politiques monétaires, et, par ricochet, l’orientation des Bourses mondiales.
D’ici là, la séance parisienne s’achève sur une note de confiance mesurée : le CAC 40, à 8 088 points, signe un rebond opportun en attendant de connaître la décision de la Fed – véritable point d’orgue de la semaine boursière.