Investing.com – Après une clôture en baisse de près de 2% hier, le CAC 40 continue de reculer ce vendredi, perdant plus de 1% dès l’ouverture de la bourse de Paris.
Le marché reste largement affecté par la guerre en Ukraine, avec des signes d'intensification des combats, l'attaque d'une centrale nucléaire renforçant les craintes d'une catastrophe environnementale s'ajoutant à la catastrophe humanitaire déjà en cours.
La Russie bombarde une centrale nucléaire ukrainienne
Dans le dernier développement, la Russie a en effet été accusée de bombarder une centrale nucléaire ukrainienne à Zaporizhzhya, la plus grande d'Europe. Ce geste a incité le Premier ministre britannique Boris Johnson à demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies.
La secrétaire américaine à l'énergie, Jennifer Granholm, a déclaré qu'il n'y avait aucune indication de niveaux de radiation élevés dans la centrale, qui fournit plus d'un cinquième de l'électricité totale produite en Ukraine. Reuters a rapporté que les forces russes avaient capturé la centrale.
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L'invasion de l'Ukraine par la Russie a déclenché une perturbation plus large des marchés mondiaux de l'énergie qui pourrait nuire gravement à la croissance mondiale pour les années à venir, et qui renforce l’impact direct de la guerre, étant donné l'importance de Moscou dans la production de brut et de gaz.
Une crise énergétique pire que dans les années 70 ?
"Cela va être une très grosse perturbation en termes de logistique, et les gens vont se bousculer pour trouver des barils", a déclaré Daniel Yergin, vice-président d'IHS Markit. "Il s'agit d'une crise de l'offre. C'est une crise de la logistique. C'est une crise de paiement, et cela pourrait bien être à l'échelle des années 1970."
Les prix du pétrole ont augmenté vendredi à la suite de l'annonce de l'attaque de la centrale nucléaire, ce qui rend plus probable la fermeture par l'Europe et les États-Unis de la faille dans le paquet de sanctions actuel qui permet de poursuivre le paiement des fournitures d'énergie sans interruption. La Russie est le plus grand exportateur d'énergie au monde.
Jusqu'à présent, l'Occident s'est abstenu de cibler les exportations de pétrole et de gaz de la Russie, mais les clients s'en détournent de toute façon par crainte d'être pris dans les sanctions.
Sur le front des données économiques, les ventes au détail de la zone euro pour janvier sont attendues plus tard vendredi, mais l'attention se portera principalement sur le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis, qui devrait montrer un nouveau mois de forte croissance de l'emploi.
Cela donnerait à la Réserve fédérale une marge de manœuvre pour relever les taux d'intérêt plus tard ce mois-ci, ce que le président Jerome Powell a répété jeudi qu'il soutiendrait lors de la deuxième journée de son témoignage semestriel devant le Congrès.
Enfin, d’un point de vue technique, le profil du CAC 40 continue de se dégrader, et le prochain support en vue est le creux de l’été 2021 vers 6250 points. A la hausse, la zone de 6400 points est la première résistance importante pour le CAC 40.
Basé sur un article de Peter Nurse