Investing.com - La Bourse américaine a entamé la journée sur une note contrastée, alors que le Dow Jones Industrial Average est parvenu à inscrire une légère hausse. Les traders tentent de se remettre de la récente dégringolade liée à l’imposition de tarifs douaniers par le président Donald Trump, lesquels ont suscité des répliques fermes de la part de partenaires commerciaux clés. Le Mexique, le Canada et la Chine ont tous adopté ou annoncé des mesures de rétorsion, augmentant la crainte d’un ralentissement économique mondial.
L’optimisme relatif de ce mercredi repose en partie sur une déclaration du secrétaire au Commerce Howard Lutnick, qui a laissé entendre que la Maison-Blanche pourrait chercher un compromis au sujet des nouveaux tarifs imposés à ses voisins nord-américains. Cette perspective apaise momentanément les inquiétudes, même si le président Trump, dans son discours devant le Congrès, a réaffirmé la nécessité de protéger les entreprises américaines à travers une politique commerciale stricte. Les investisseurs doivent donc composer avec l’espoir d’un éventuel accord, tout en restant conscients qu’aucune entente concrète n’a encore été conclue.
Sur le plan macroéconomique, l’attention se porte sur l’évolution du secteur des services, qui représente une composante majeure de l’économie des États-Unis. Les prévisions tablent sur un léger ralentissement de l’activité pour le mois de février, dans la foulée d’indicateurs manufacturiers mitigés publiés plus tôt dans la semaine. L’Indice ISM manufacturier avait révélé un environnement de plus en plus incertain pour les industriels, pris en étau entre l’incertitude des chaînes d’approvisionnement et la flambée des prix de certains biens. Une autre statistique, consacrée à l’emploi dans le secteur privé, a fait apparaître la plus faible progression des embauches depuis sept mois, ce qui traduit une certaine prudence des entreprises, hésitantes à embaucher davantage dans un climat économique trouble.
Du côté des entreprises, la saison des résultats de la fin d’année dernière avait globalement rassuré, mais plusieurs analystes estiment que les prévisions 2025 pourraient être revues à la baisse si la politique tarifaire vient alourdir les coûts de production et freiner la demande. Ce scepticisme se retrouve dans les propos de cabinets d’experts, qui soulignent que l’effet Trump sur la Bourse, autrefois synonyme d’optimisme, pourrait s’estomper rapidement face à des chiffres de l’emploi en perte de vitesse et à un environnement commercial compliqué.
Le secteur technologique, en rebond par rapport aux séances précédentes, participe au redressement du Dow Jones, même si le Nasdaq Composite reste hésitant. Les fabricants de semi-conducteurs profitent d’une accalmie momentanée dans les craintes liées à la chaîne logistique mondiale, tandis que certains géants de l’internet consolident des positions acquises dans la publicité et les réseaux sociaux. À l’inverse, le secteur énergétique subit la baisse des cours du pétrole et l’incertitude entourant la demande future, ce qui se traduit par des replis notables parmi les valeurs phares de cette industrie.
Au final, le mouvement de hausse du jour sur le Dow Jones reflète un sentiment partagé, où le moindre signe d’ouverture à la négociation entre les États-Unis et leurs partenaires offre un sursis aux investisseurs. Pourtant, la menace de tarifs supplémentaires et la fragmentation croissante des échanges internationaux continuent de peser sur la confiance à moyen terme. Les prochains indicateurs macroéconomiques et l’évolution des discussions au sommet pourraient décider du maintien de ce timide rebond ou d’un retour à la nervosité qui a secoué Wall Street ces derniers jours.