Investing.com - Les marchés boursiers américains ont entamé la séance de ce jeudi en net recul, après que les investisseurs ont pris connaissance de chiffres de l’inflation plus faibles que prévu pour le mois de mars, tout en restant préoccupés par la poursuite du bras de fer commercial entre les États-Unis et la Chine.
Vers l’ouverture, le Dow Jones Industrial Average reculait d’environ 2,1 %, le S&P 500 abandonnait près de 2,4 %, et le Nasdaq Composite s’enfonçait de 2,7 %. Ces baisses soulignent l’ambiance d’extrême prudence qui règne sur les marchés, malgré la trêve partielle de 90 jours décrétée par Donald Trump au sujet des tarifs réciproques pour la majorité des partenaires commerciaux… à l’exception de Pékin.
Les dernières données publiées montrent un indice des prix à la consommation en hausse de 2,4 % sur un an en mars, après une progression de 2,8 % en février. D’un mois sur l’autre, le chiffre affiche même une légère contraction, à -0,1 %. Sous d’autres circonstances, ces statistiques auraient pu conforter l’idée que la Réserve fédérale n’aurait pas à accélérer son cycle de baisses de taux d’ici la fin de l’année. Toutefois, de nombreux analystes soulignent que ces chiffres ne tiennent pas compte de l’impact des nouveaux tarifs institués par la Maison-Blanche, pas plus que du durcissement observé cette semaine entre Washington et Pékin.
Malgré la décision de l’administration Trump de ramener à 10 % les droits de douane imposés à la plupart des pays et de suspendre ces mesures pendant trois mois, la Chine reste la cible d’un traitement très différent. Le relèvement des tarifs américains à 125 % pour les importations chinoises accroît nettement le potentiel de confrontation, Pékin ayant répondu en élevant ses propres droits à 84 % sur les produits en provenance des États-Unis.
Les autorités chinoises ont fait savoir qu’elles demeuraient favorables à un dialogue « sur des bases mutuellement respectueuses », tout en critiquant fermement la stratégie de pression américaine, perçue comme un chantage visant à forcer des concessions unilatérales.
Les opérateurs redoutent désormais qu’une guerre commerciale de grande ampleur ne mette sérieusement en péril la croissance mondiale. Les banques d’investissement, à l’instar de Goldman Sachs (NYSE:GS), ont déjà revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour la Chine, anticipant un net repli en 2025 et 2026 par rapport à leurs estimations initiales.
Aux États-Unis, la crise d’incertitude s’illustre par des marchés ballotés entre des signaux encourageants de consommation — comme l’affaiblissement relatif de l’inflation — et la menace d’un coup de frein majeur sur la chaîne d’approvisionnement internationale, suscité par la multiplication des barrières douanières.
En parallèle, la tension entre Washington et Pékin attise les spéculations quant à une éventuelle intervention diplomatique. Plusieurs observateurs rapportent que le président chinois Xi Jinping pourrait accepter un entretien téléphonique de son homologue américain si ce dernier prenait l’initiative.
Toutefois, la communication demeure floue de part et d’autre, et la crainte d’une escalade supplémentaire reste élevée tant qu’aucune discussion concrète n’est amorcée. Pendant ce temps, les marchés peinent à anticiper une sortie de crise, d’autant qu’une partie de l’administration Trump a évoqué la nécessité de maintenir la pression tarifaire comme source de revenus pour financer les promesses fiscales de la présidence.
Dans ce contexte, le léger mieux enregistré mercredi, lorsque Trump a dévoilé son plan de sursis pour nombre de pays, laisse la place à un regain de volatilité. Les traders s’interrogent sur la capacité de la Fed à gérer un environnement contradictoire : d’une part, l’inflation actuelle pourrait justifier une relative passivité, mais d’autre part, le spectre d’une récession favorisée par les mesures protectionnistes pourrait conduire la Banque centrale à ajuster plus rapidement sa politique de taux, voire à multiplier les signaux de soutien.
Pour l’heure, l’absence de perspective claire, ajoutée à la hausse confirmée des tarifs entre Pékin et Washington, entretient la nervosité de Wall Street.
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