Il ne fait pas bon d’être grand argentier à l’heure actuelle, comme l’ont montré les exemples des prises de contrôle de la Banque centrale en Inde et en Turquie ou les nombreux coups de pressions subis par d’autres, à l’image de la Réserve fédérale (Fed). Sous les tirs croisés des investisseurs (pour justifier les valorisations élevées) et de Donald Trump (pour faciliter sa réélection), le Président de la Fed a adopté une tonalité très accommodante devant le Congrès. Jerome Powell a une nouvelle fois entrouvert la porte pour une baisse des taux directeurs dès le 31 juillet prochain. Cela a suffi pour porter aux nues l’indice S&P 500 qui a établi un nouveau record historique (+0,78% sur la semaine, à 3 014 points).
La Banque centrale américaine justifie cette nouvelle approche de sa politique monétaire par la persistance des tensions commerciales qui ont fini par rattraper l’économie américaine. Nous en avons eu l’illustration avec la première baisse en cinq mois du moral des patrons de PME (-1,7 point en juin, à 103,3), indice pénalisé par le recul dans les intentions d’investissement. Le Président de la Fed a aussi invoqué la possibilité d’un blocage des adminis-trations fédérales en cas de non relèvement du plafond de la dette fédérale en septembre. Mais c’est surtout sur le niveau de faiblesse des prix qu’il a le plus insisté pour justifier une baisse des taux.