A force de marteler sa détermination et sa confiance à faire sortir son pays de l’Union européenne (UE) le 31 octobre prochain, on aurait pu finir par le croire. Pourtant, alors qu’il avait répété à plusieurs reprises qu’il préférait « finir six pieds sous terre » plutôt que demander une nouvelle extension de la date de sortie du Royaume-Uni, le premier ministre Boris Johnson a dû s’y résoudre. Même si le personnage est coutumier des voltefaces et n’hésite pas à recourir au mensonge, personne n’avait vu venir le nouveau coup de force de la Chambre des Communes qui a reporté le vote sur l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE (Brexit).
Comme s’ils redoutaient un « coup de Trafalgar », les investisseurs avaient préféré prendre leurs bénéfices et réduire la voilure sur les marchés actions après des résultats d’entreprises décevantes. Le recul des indices (Dow Jones : -0,2%, à 26 770 points ; FT100 : -1,3%, à 7 151 points) pouvait aussi se comprendre par un contexte macroéconomique qui est loin de montrer des signaux d’amélioration. Le rythme de progression de la croissance en Chine est ainsi ressorti à son plus bas niveau en plus de 30 ans, ce qui a pénalisé le pétrole (-2,15% sur la semaine pour le Brent, à 59,25 dollars). Même les Etats-Unis n’échappent plus à la morosité, notamment avec la baisse de la production industrielle (-0,4 % en septembre, affecté par la grève chez GM) et surtout la baisse surprise des ventes au détail (-0,3% en septembre), plombées par le recul des ventes automobiles (-0,9%), la baisse des dépenses des matériaux de construction (-1,0%) et la baisse du chiffre d’affaires des stations-services (-0,7%).