Investing.com -- Les inquiétudes des investisseurs concernant l’avenir de l’Europe dans un contexte de turbulences géopolitiques sont exagérées, selon BCA Research, qui affirme que les craintes d’abandon des États-Unis et d’agression russe sont détachées de la réalité.
"Le marché n’achète pas les propos alarmistes et vous ne devriez pas non plus", ont déclaré les stratèges de BCA dirigés par Marko Papic dans une note de mardi, renforçant leur thèse de longue date selon laquelle l’Europe sortira plus forte du réalignement géopolitique actuel.
Malgré la rhétorique suggérant que le président Trump retire son soutien à l’Europe et à l’Ukraine, BCA considère ses actions comme une stratégie calculée visant à s’assurer un soutien politique national.
"Le président Trump n’abandonne pas l’Europe", poursuivent les stratèges. "Il joue les durs avec l’Ukraine parce qu’il a besoin de rallier ses partisans récalcitrants à la poursuite de l’engagement américain." Le rapport de la BCA présente cela comme une partie d’un "jeu à deux niveaux", dans lequel Trump exerce une pression avant d’aboutir finalement à un résultat qui préserve le statu quo.
La menace perçue de la Russie est également exagérée, selon BCA. Alors que l’invasion de l’Ukraine par Moscou a remodelé la politique de sécurité européenne, l’idée que la Russie est prête à s’étendre davantage en Europe est rejetée comme "un manque alarmant de compréhension militaire ou un niveau profond de propagande (ironiquement à la fois américaine et russe)".
Le cabinet souligne les difficultés rencontrées par la Russie en Ukraine et se demande comment un pays qui n’a pas réussi à conquérir la totalité de Donetsk après trois ans de guerre pourrait constituer une menace sérieuse pour l’OTAN.
Au lieu de succomber à la peur, BCA voit l’Europe tirer parti de la situation pour renforcer son économie et sa défense.
Ainsi, les stratèges de la société recommandent de surpondérer les entreprises de défense européennes par rapport à leurs homologues américaines, en citant l’augmentation des dépenses de défense et l’intégration industrielle du continent. Les marchés européens au sens large devraient également surperformer les actions américaines au cours de la décennie.
"Nous jouons cette thèse depuis 2024 et continuons à penser qu’elle a de la suite dans les idées", soulignent les stratèges.