Renault dévisse après un sévère avertissement sur ses bénéfices : que faire ?
Investing.com - Après une séance écourtée par le congé de Juneteenth et une semaine dominée par la flambée géopolitique au Proche-Orient, Wall Street a renoué vendredi timidement avec la hausse : à l’ouverture à New York, l’indice élargi progressait autour de 0,5 %, avant de retomber vers l’équilibre. La reprise initiale doit beaucoup au sentiment qu’un premier assouplissement monétaire reste possible dès la réunion de juillet, comme l’a suggéré Chris Waller sur CNBC, mais le sentiment s’est rapidement inversé face aux risques géopolitiques avant le weekend.
BONUS : Obtenez -10% supplémentaire avec le code promo de notre dernier webinaire : fr1706, dernier délais aujourd’hui
Le gouverneur, souvent classé parmi les voix modérément restrictives, estime que la récente série de données désinflationnistes plaide pour un geste rapide : selon lui, la poussée de prix attendue cet été, conséquence directe des surtaxes douanières voulues par la Maison-Blanche, sera transitoire et ne doit pas empêcher la banque centrale de soulager une activité qui montre des signes tangibles d’essoufflement. Les ventes au détail de mai, publiées mardi, se sont contractées de 0,9 %, preuve que la consommation – principal moteur de la croissance – commence à se gripper sous l’effet conjugué des taux élevés et de la valse des étiquettes.
Ces propos ont ravivé un pari déjà nourri par le « dot plot » actualisé mercredi : si la médiane des membres du FOMC continue d’anticiper deux baisses de 25 points de base en 2025, le marché des fed funds intègre désormais à 65 % la probabilité d’un premier mouvement le 30 juillet, contre 58 % avant la réunion. Les intervenants ont également noté que, malgré une révision à la hausse des prévisions d’inflation (PCE core à 3,1 % cette année), le Comité table sur un ralentissement du PIB à 1,4 % et sur une remontée du chômage vers 4,5 %, un cocktail à la saveur stagflationniste qui milite pour une dose de soutien monétaire.
Sur le marché obligataire, la décrue des rendements amorcée après la conférence de presse de Jerome Powell se prolonge : le Treasury à dix ans revient vers 4,32 %, loin du pic de 4,47 % touché lors de l’accès de panique provoqué par les missiles iraniens. La cassure de cette barrière psychologique apaise les valeurs de croissance : le Nasdaq, plombé ces derniers jours par Tesla (NASDAQ:TSLA) et les semi-conducteurs, regagne près de 1 %.
L’automobile électrique reste toutefois sous haute tension. L’action Tesla, qui avait chuté de plus de 10 % jeudi à la suite de la querelle publique entre Donald Trump et Elon Musk, rebondit après des rumeurs – immédiatement démenties par Reuters – d’un appel téléphonique de conciliation organisé par la Maison-Blanche. Au-delà de l’épisode, l’entreprise demeure fragilisée par la contraction de ses volumes et par la perspective d’un tarif douanier spécifique sur les véhicules assemblés hors des États-Unis.
Sur le front macro-financier, le spectre d’un embrasement régional au Moyen-Orient continue de planer. Les cours du Brent ont certes reperdu plus de 3 % après que Washington a temporisé l’idée d’une frappe directe contre l’Iran, mais les opérateurs restent sensibles au moindre titre sur le détroit d’Ormuz. L’indice de volatilité VIX s’en ressent : passé de 15 à plus de 21 points dans la foulée des premiers raids israéliens, il reflue sous 19, sans retrouver néanmoins le calme antérieur.
Dans ce contexte agité, la saison des résultats rappelle l’importance du facteur microéconomique. Accenture (NYSE:ACN) trébuche de près de 8 % après avoir dévoilé une nouvelle baisse de ses commandes, signe que les entreprises freinent leurs projets numériques face aux incertitudes. À l’inverse, CarMax flambe grâce à des marges inattendues dans la revente de véhicules d’occasion, témoignant de l’élasticité de la demande sur les segments discount.
En toile de fond, la bataille budgétaire se poursuit au Capitole : le gigantesque projet de baisses d’impôts voulu par le président a franchi l’obstacle de la Chambre mais bute sur un Sénat républicain fracturé, inquiet de l’impact qu’auraient 3 800 milliards de dollars de déficit supplémentaire sur la stabilité financière. Ce dossier, mêlé aux menaces de surtaxes sectorielles (acier, aluminium, jouets, puces électroniques), complique la lisibilité du cycle économique et pourrait peser sur la confiance des ménages.