Le S&P 500 piétine entre nouvelles hausses de droits de douane et attente de la Fed
Investing.com - La séance new-yorkaise s’ouvre sur un vent d’optimisme après plusieurs semaines de montagnes russes. Vers 16 h 30 à New York, l’indice S&P 500 progresse d’environ 1 %, entraîné par la détente sur le marché du travail américain et une éclaircie sur les valeurs liées à la technologie.
Le rapport NFP mensuel sur l’emploi, publié ce matin, montre 139 000 créations de postes en mai, un chiffre supérieur aux attentes mais accompagné de révisions en forte baisse pour les deux mois précédents. Combiné à un recul continu de l’emploi fédéral, ce ralentissement conforte l’idée que la flambée des tarifs douaniers imposés depuis avril commence à mordre l’activité. La Réserve fédérale, qui a maintenu ses taux entre 4,25 % et 4,50 % lors de ses dernières réunions, dispose désormais d’un argument supplémentaire pour envisager une baisse de coût du crédit dès l’automne si l’inflation – déjà en reflux – confirme son apaisement.
Sur le front politique, les échanges acerbes entre Donald Trump et Elon Musk ont brièvement ébranlé Tesla (NASDAQ:TSLA) jeudi, avant qu’une rumeur de prise de contact direct entre les deux hommes, rapidement démentie, ne fasse refluer la tension. Le constructeur de véhicules électriques, qui accuse toujours une chute de ventes, reprend plus de 4 % et contribue au rebond du Nasdaq. Les investisseurs espèrent qu’un apaisement durable écartera le risque de voir SpaceX ou Tesla pénalisés par la Maison-Blanche.
Dans les semi-conducteurs, Broadcom (NASDAQ:AVGO) cède du terrain : ses perspectives restent solides mais jugées insuffisantes par rapport aux attentes colossales suscitées par l’IA. Le contraste est d’autant plus frappant que l’euphorie entourant Nvidia (NASDAQ:NVDA), après ses résultats record, continue de soutenir l’ensemble du compartiment. L’ombre des surtaxes sectorielles promises par Washington sur l’électronique plane toutefois sur les valorisations.
Côté consommation, Lululemon ajuste en baisse sa prévision de bénéfice annuel, citant la montée des coûts liés aux barrières douanières et à un dollar fort. À l’inverse, Dollar General a relevé hier soir ses objectifs, profitant d’un afflux de ménages contraints par l’inflation à chercher les prix les plus bas. Le paysage de la distribution demeure ainsi très contrasté, reflétant la fragmentation du pouvoir d’achat.
Au fil de la séance, les rendements obligataires se détendent légèrement ; le 10 ans se traite autour de 4,46 %, loin des pics de la veille, signe que les opérateurs misent sur une Fed plus conciliante si l’activité cède du terrain. Le dollar, valeur refuge depuis le déclenchement de la guerre tarifaire, cède un peu de terrain face à l’euro, tandis que le pétrole reste sous pression des inquiétudes sur la demande mondiale.
En toile de fond, les marchés restent suspendus à l’issue des multiples recours juridiques visant à invalider les droits de douane généralisés. Si la procédure d’appel devait prolonger l’incertitude, les entreprises retarderaient encore leurs plans d’investissement. Pour l’heure, l’accalmie sur les indices traduit surtout la volonté des investisseurs de se repositionner avant la coupure estivale, en pariant sur un reflux progressif des risques politiques et d’inflation.