par Johanna Decorse
TOULOUSE (Reuters) - Une adolescente de 15 ans et le chauffeur d'un camion ont été tués lundi matin dans l'effondrement d'un pont suspendu à Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), à une trentaine de kilomètres au nord-est de Toulouse, a déclaré le maire de la ville.
Le pont métallique de 155 mètres de long s’est affaissé vers 08h00 alors qu'"au moins un camion, une voiture et peut-être une camionnette" circulaient sur l'ouvrage, selon la préfecture de Haute-Garonne et les secours.
"On recense d'ores et déjà une victime de 15 ans, décédée, qui a été repêchée, sa mère qui était dans le véhicule a pu être sauvée, notamment par des témoins", a dit à des journalistes le procureur Dominique Alzeari, venu sur place.
"Nous recherchons actuellement le chauffeur du poids-lourd et nous vérifions s'il n'y a pas d'autre véhicule impliqué, ce qui ne semble pas être le cas sous toute réserve", a-t-il ajouté lors d'un point de presse peu après 11h00 GMT.
Eric Oget, maire de Mirepoix-sur-Tarn, a par la suite confirmé le décès du chauffeur.
Quelque 80 sapeurs-pompiers, dont des renforts du Tarn, ont été déployés. Des plongeurs ont sondé le cours d'eau et le camion a été localisé à quatre mètres sous l'eau, a-t-on précisé de source proche de l'enquête. Une équipe de "désincarcération subaquatique" a entrepris de découper la cabine du poids lourd.
Le pont, construit en 1931 et reliant Mirepoix-sur-Tarn à Bessières, "faisait semble-t-il l'objet d'un suivi correct", a dit le procureur.
Selon Eric Oget, "des travaux de rénovation complets" avaient été effectués sur le pont en 2003 et le dernier contrôle en date de l'ouvrage remonte à 2017.
"C'est un pont limité à 19 tonnes, on était très vigilants", a-t-il dit sur BFM TV. La vitesse était limitée à 50 km/h.
De source proche de l'enquête, on indique que le poids lourd remorquait un engin de chantier, une foreuse en l'occurrence.
Concernant un éventuel dépassement du tonnage autorisé, des vérifications sont en cours, ajoute-t-on.
Une inspection détaillée du pont était effectuée tous les six ans par un organisme externe, a dit à Reuters le conseil départemental de Haute-Garonne. "La dernière inspection a eu lieu en 2017 et ne relevait aucun problème de structure sur l’ouvrage."
Une étude commandée par le ministère français des Transports en 2018 à la suite de l'effondrement meurtrier d'un viaduc à Gênes en août de la même année (43 morts) recensait une vingtaine de ponts nécessitant des travaux.
Un rapport remis en juillet 2018 au gouvernement évaluait à un tiers la part des ponts nécessitant des réparations sur les 12.000 que compte le réseau routier national non concédé et à 7% ceux présentant à terme un risque d’effondrement.
Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances de l'accident de Mirepoix-sur-Tarn.
(Johanna Decorse et Simon Carraud, édité par Sophie Louet et Jean-Stéphane Brosse)