La Bourse de Paris a terminé dans le rouge lundi (-0,61%), les investisseurs optant pour la prudence face à la crise politique italienne.
L'indice CAC 40 a cédé 33,62 points pour clôturer à 5.508,93 points, dans un volume d'échanges faible de 2,5 milliards d'euros. Vendredi, l'indice avait fini en baisse de 0,11%.
La cote parisienne a ouvert en hausse puis elle a progressivement perdu du terrain, avant de s'enfoncer dans le rouge.
Ce recul est essentiellement dû à la situation politique en Italie, selon Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.
"L'Italie s'enfonce dans la crise politique et le risque, c'est la tenue de nouvelles élections où les partis extrêmes et eurosceptiques remporteraient une majorité encore plus forte", a-t-il souligné auprès de l'AFP.
Le président italien, Sergio Mattarella, a chargé lundi Carlo Cottarelli, incarnation de l'austérité budgétaire, de former un gouvernement jusqu'à la tenue de nouvelles élections, qui auront lieu vraisemblablement à l'automne ou, "au plus tard", début 2019.
Il avait refusé dimanche de nommer un ministre des Finances eurosceptique choisi par les populistes, ouvrant la voie à une crise politique sans précédent en Italie, la troisième économie de la zone euro.
"Les indices actions sont dans une dynamique très positive depuis maintenant plusieurs semaines, il n'est pas étonnant que des investisseurs utilisent cette situation comme prétexte pour sécuriser des gains", a précisé M. Tuéni.
- Les banques à la peine -
Par ailleurs, "il faut rappeler que ces mouvements se font dans un volume qui n'est pas excessivement fort, étant donné que nous faisons face à l'absence des investisseurs anglo-saxons en raison de jours fériés", a-t-il complété. Cette situation a eu pour effet d'amplifier les variations, selon lui.
Dans ce contexte, les valeurs bancaires étaient à la peine. "C'est directement lié à l'Italie, le secteur est en première ligne", a indiqué M. Tuéni.
Les marchés surveillaient également la situation politique en Espagne, où les socialistes ont déposé vendredi une motion de censure pour tenter de renverser le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. La chambre des députés a annoncé lundi que cette motion de censure serait débattue jeudi et vendredi.
Du côté des indicateurs, l'agenda a été très peu chargé.
Parmi les valeurs, le secteur bancaire a été à la peine (Société Générale (PA:SOGN) -0,75% à 40,34 euros, BNP Paribas (PA:BNPP) -1,07% à 59,89 euros et Crédit Agricole (PA:CAGR) -1,66% à 12,45 euros), face aux incertitudes politiques italiennes.
Le fabricant français de drones Parrot a reculé de 4,82% à 4,74 euros, affecté par une chute de 23% de son chiffre d'affaires au premier trimestre et par une perte nette qui a atteint 18,9 millions d'euros.