PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron organisera à partir de janvier un "Beauvau de la sécurité", annonce-t-il dans un courrier adressé au syndicat de policiers Unité SGP Police FO que Reuters a pu consulter.
"Il y a urgence à agir. A la fois pour consolider le lien de confiance entre les Français et les forces de l'ordre. Mais aussi donner aux policiers et aux gendarmes des moyens à la hauteur de leur engagement et des attentes de nos concitoyens", écrit le président de la République dans cette lettre.
Dans ce courrier, le chef de l'Etat évoque sept "chantiers" à ouvrir: la formation des policiers, leur encadrement, les conditions matérielles d'exercice de leurs missions, la question de la captation vidéo des interventions, la mission des inspections, les effectifs et le lien entre la police et la population.
Les violences commises par certains policiers, que ce soit lors d'opérations de maintien de l'ordre, de contrôles d'identité ou lors d'évacuations de migrants, embarrassent le gouvernement alors que le Parlement examine la proposition de loi "sécurité globale", elle-même objet de vives controverses.
Interrogé vendredi par le media Brut, Emmanuel Macron a rejeté les accusations de dérives autoritaires dont le gouvernement fait l'objet et réfuté l'idée selon laquelle il existerait au sein de la police une "violence institutionnalisée."
Il a, dans la même interview, annoncé la création à partir de janvier d'une plateforme nationale de signalement sur les discriminations en raison des origines ou de la couleur de peau lors des contrôles de police, ainsi que le lancement d'un vaste sondage sur les discriminations vécues dans d'autres situations comme pour l'accès au logement ou à l'emploi.
(Nicolas Delame)