La Bourse de Paris a affiché une nouvelle hausse cette semaine, grâce à un vent d'optimisme sur le front économique, et la progression devrait se poursuivre à court terme mais les analystes craignent une "exagération à la hausse".
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a grimpé de 2,14%, pour terminer vendredi à 3.693,14%, passant la barre des 3.700 points en séance pour la première fois depuis la mi-octobre 2008.
Dopé par des déclarations rassurantes du président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke le 21 août, le CAC 40 a continué sur sa lancée en début de semaine, soutenu par des indices économiques dans l'ensemble meilleurs que prévu et des résultats d'entreprises françaises moins mauvais qu'attendu.
L'indice vedette de la Bourse de Paris a terminé en recul mercredi (-0,33%) et jeudi (-0,54%), mais en raison principalement de prises de bénéfices.
Parmi les nouvelles économiques bien accueillies par le marché: un rebond lundi des commandes industrielles en zone euro, une nouvelle hausse du baromètre de confiance allemand Ifo mercredi, et des statistiques moins mauvaises que d'habitude sur le marché immobilier aux Etats-Unis.
Enfin, vendredi, l'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l'Université du Michigan a certes baissé en août, mais beaucoup moins que prévu.
Pour les jours à venir, le marché attend notamment en provenance des Etats-Unis les commandes industrielles en juillet (mercredi), la publication des minutes du comité de politique monétaire de la Fed (mercredi soir) et les chiffres du chômage (vendredi).
Pour l'Europe, le conseil des gouverneurs de la BCE tiendra sa réunion de politique monétaire jeudi, suivie d'une conférence de presse à Francfort. "On a toujours des effets bénéfiques des plans de soutien" mis en place par les gouvernements, a noté Benoit Peloille, stratégiste chez Natixis.
D'autre part, "la logique des flux n'est plus défavorable. On avait des ventes forcées en début d'année qui faisaient plonger le marché. Aujourd'hui, les investisseurs disposent de cash dans leurs portefeuilles", avec "un besoin de repondération en actifs risqués (achats en Bourse: ndlr)", a-t-il ajouté.
Selon lui, l'amélioration des indices économiques d'un mois sur l'autre "devrait continuer à soutenir le marché".
Mais "de même qu'en mars dernier, les marchés avaient exagéré à la baisse, il se peut tout à fait que l'on assiste à une exagération à la hausse", estime David Kalfon, directeur du gestionnaire d'actifs EFG AM France.
Benoit Peloille estime ainsi que l'essentiel de la reprise, entamée après le plus bas de début mars 2009, "a été joué" et il s'attend à un regain d'inquiétude sur la croissance économique fin 2009. "Va-t-on revenir au niveau de la croissance d'avant la crise, ou à une croissance molle, ou va-t-on retomber en récession?, s'interroge-t-il, mettant en garde contre "un risque d'enlisement" pour le marché des actions.
Sur la semaine écoulée, les secteurs les plus en vue ont été une nouvelle fois les banques, dont les cours n'en finissent pas de rattraper leur chute de pendant la crise. Crédit Agricole, qui a publié des résultats un bénéfice en forte hausse au deuxième trimestre, supérieur aux attentes des analystes, a pris 10,5% sur la semaine à 13,25 euros.
Accor a pris 8,97% à 37,04 euros, grâce à un projet de scission du groupe entre ses deux grandes divisions, l'hôtellerie et les services prépayés (tickets restaurant).
La vague de résultats se poursuit la semaine prochaine, avec Vinci, Areva, Vivendi