PARIS (Reuters) - La délinquance est à la hausse en France, à l'exception des homicides, selon les indicateurs du nouveau service statistique lancé mardi dans un souci de "fiabilité" sur des chiffres qui opposent souvent gouvernement et opposition.
Ce service se veut la "clé de voûte" de la réforme promise en 2012 par Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, qui avait mis fin à la "politique du chiffre" de la précédente équipe dirigée par Nicolas Sarkozy.
Le nouveau tableau de bord diffusé mardi montre une baisse de 18% du nombre des homicides (168) au cours des trois derniers mois par rapport au trimestre précédent.
Mais tous les autres indicateurs sur la même période sont à la hausse. Ainsi, les vols avec armes ont augmenté de 10,2% avec 2.831 faits constatés, et les vols violents sans armes progressent de 3,9% (24.921 agressions).
Les vols sans violence contre des personnes ont augmenté de 0,9% (174.789). De même, 60.198 logements ont été cambriolés, soit une nouvelle hausse de 3%, tandis que les vols de voitures ont augmenté de 2%.
"Après avoir diminué jusqu'en février 2015, le niveau des vols de véhicules enregistrés se situe depuis sur une tendance haussière", écrivent les experts de l'Insee.
Le nouveau Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSM) intègre les données enregistrées par la police et la gendarmerie mais "dans le champ labellisé de la statistique publique", ce qui n'était pas le cas jusqu'alors.
Des experts et élus reprochaient à l'ancienne méthode de refléter plus l'activité des services - ce qui était sa vocation au départ - que le niveau de la délinquance.
Ils dénonçaient également le "bidouillage" récurrent des chiffres sous la pression de la hiérarchie policière.
Mais les nouveaux chiffres ne reflètent pas l'ensemble de la réalité de l'insécurité, car seuls neuf domaines ont été retenus contre une quarantaine auparavant. Ils ne prennent pas en compte les viols, les actes de vandalisme, les saisies de drogue ou les délits économiques et financiers.
"Notre choix a été de ne diffuser que des chiffres fiables, représentatifs d'une tendance réelle", a expliqué François Clanché, inspecteur général de l'Insee et chef du SSM.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)