La directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde a estimé, dans un entretien publié samedi, que les Grecs devraient "commencer par s'entraider collectivement" en payant leurs impôts, se disant moins préoccupée par leur sort que par celui des enfants d'Afrique.
"Je pense que les Grecs devraient commencer par s'entraider collectivement", en "payant tous leurs impôts", a-t-elle expliqué dans cette interview publiée par le quotidien britannique the Guardian, en référence aux problèmes d'évasion fiscale que connaît le pays.
Comme on lui demandait si elle songeait aux difficultés quotidiennes rencontrées par les Grecs, elle a répondu: "En ce qui concerne les Grecs, je pense aussi à tous ces gens qui essaient tout le temps d'échapper aux taxes". Elle a souligné qu'elle avait "autant" à l'esprit ceux qui, en Grèce, étaient privés de services publics que ceux qui ne payaient pas leurs impôts.
"Je pense plus à ces jeunes enfants dans un petit village du Niger qui vont deux heures par jour à l'école, partageant une chaise pour trois, et qui rêvent d'avoir une bonne éducation. Je pense à eux tout le temps. Car j'estime qu'ils ont encore plus besoin d'aide que les gens à Athènes", a poursuivi la patronne du FMI, réaffirmant que le Fonds n'avait pas l'intention d'adoucir les termes du plan de rigueur imposé à la Grèce.
La politique d'austérité menée en Grèce sous la pression des bailleurs de fonds internationaux, dont le FMI, a été massivement désavouée lors des élections législatives du 6 mai par les électeurs.
La Grèce s'est vue imposer depuis deux ans un programme d'assainissement de son économie, marqué notamment par une baisse draconienne des dépenses publiques. Elle doit également mettre en place des réforme pour s'attaquer à la corruption ou à l'évasion fiscale.