MOSCOU (Reuters) - Gazprom va supprimer plusieurs centaines de postes dans ses bureaux de négoce et d'export hors de Russie, et entre autres en Grande-Bretagne, pour les rapatrier à Saint-Pétersbourg, a-t-on appris de deux sources au fait du dossier.
Cette décision intervient alors que les relations se sont sensiblement dégradées entre Moscou et Londres. La Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé mercredi l'expulsion de 23 diplomates russes et accusé Moscou de tentative de meurtre contre l'ex-agent double russe Sergueï Skripal.
Selon l'une des sources, le projet de Gazprom s'inscrit dans le contexte plus large de la réduction de la présence des entreprises russes à l'étranger, encouragé par le président Vladimir Poutine afin de réduire la portée des sanctions extérieures et de renforcer l'économie locale.
"En Russie, le sujet peut être présenté avantageusement comme un exercice de création d'emplois sur le sol du pays. C'est utile, particulièrement avant l'élection présidentielle", a expliqué cette personne en référence au scrutin de dimanche, que Vladimir Poutine devrait aisément remporter.
La décision de Gazprom, dont le principal bureau de négoce à l'étranger est basé à Londres, a toutefois été prise en début d'année, bien avant que n'éclate l'affaire Skripal, ont expliqué les sources.
Le géant gazier russe avait dit le mois dernier, sans autre précision, qu'il comptait réorganiser ses opérations de négoce et d'export à l'étranger, qui emploient 2.000 salariés environ, dont un millier à Londres.
Gazprom est aussi représenté à Paris, Houston, Singapour et en Allemagne.
Au terme de la réorganisation, les effectifs à l'étranger auront été réduit de moitié environ, tandis que des emplois auront été créés à Saint-Pétersbourg dans une proportion équivalente, a précisé l'une des sources.
La division de négoce et marketing de Gazprom a dégagé un bénéfice net de 613 millions de dollars en 2014, dernière année dont les comptes sont disponibles, avec un rendement des fonds propres de 41%.
(Christian Lowe, avec Olesya Astakhova; Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)