par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en baisse lundi à mi-séance, les investisseurs privilégiant les actifs jugés plus sûrs, comme l'or, après l'essai nucléaire de la Corée du Nord et à quelques jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
L'absence des investisseurs américains en raison de la fermeture de Wall Street pour le "Labor Day" limite les volumes de transaction.
À Paris, le CAC 40 cède 0,27% à 5.109,44 points vers 12h56 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,33% et à Londres, le FTSE perd 0,16%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,44%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,43% et le Stoxx 600 baisse de 0,44%.
La Corée du Sud a indiqué lundi avoir renforcé ses défenses face à Pyongyang et Washington a menacé le régime nord-coréen d'une "réaction militaire massive" en réponse à l'essai nucléaire effectué la veille par la Corée du Nord.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir à 14h00 GMT alors que la puissance estimée de ce dernier essai et l'accélération des tests nord-coréens inquiètent la communauté internationale.
Dans ce contexte de tensions géopolitiques, les opérateurs de marché privilégient les actifs refuges, comme l'or, le yen et les obligations.
Le métal jaune a touché son plus haut niveau depuis près d'un an à près de 1.340 dollars l'once et la devise nippone avance de 0,51% face au dollar. De son côté, le rendement des emprunts d'Etat allemand à deux ans a touché un plus bas depuis le mois d'avril, à -0,76%.
L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, recule de 0,3%. L'euro avance en particulier de 0,44% à plus de 1,19 dollar, à quatre jours de la réunion de politique monétaire de la BCE.
Les économistes de Morgan Stanley (NYSE:MS) ne s'attendent pas à une annonce dès la réunion de jeudi sur la réduction du programme d'achats d'actifs (QE) de la BCE, mais estiment néanmoins que cette réunion sera "importante, et pas seulement pour juger de l'état d'avancées des discussions concernant la prochaine étape de politique monétaire".
Selon eux, la BCE devrait faire évoluer son discours en donnant un indice sur la réduction à venir de ses rachats d'actifs. "Plutôt que de dire qu'elle reste prête à accroître son programme d'assouplissement monétaire en terme de taille et/ou de durée si nécessaire, elle devrait ôter toute référence à la possibilité d'augmenter ses achats mensuels, tout en continuant à dire qu'elle pourrait les poursuivre plus longtemps", estiment les économistes de la banque américaine.
GEMALTO DÉCROCHE À NOUVEAU
Aux valeurs, Gemalto (AS:GTO) cède 5,84%, la plus forte baisse du Stoxx 600 après l'abaissement par plusieurs intermédiaires de leur objectif de cours de l'action du spécialiste de la sécurité numérique, qui a reporté vendredi son nouveau plan stratégique pluriannuel au premier semestre 2018 après quatre avertissements sur ses résultats en moins d'un an.
En tête du CAC 40, Sodexo (PA:EXHO) (+1,85%) bénéficie du relèvement de la recommandation d'Oddo BHF, désormais à l'achat au vu d'une valorisation jugée attractive.
De son côté, Coface prend 3,25% sur des informations faisant état d'un intérêt d'un groupe chinois pour la filiale d'assurance-crédit de Natixis.
Plus forte hausse du Stoxx 600, le groupe chimique britannique Victrex grimpe de 7,87% après avoir prévenu que le taux d'imposition annuel de ses bénéfices serait plus faible que prévu initialement.
A Milan, Fiat Chrysler recule de 0,97% après les déclarations de son administrateur délégué, Sergio Marchionne, déclarant que son groupe n'avait pas reçu d'offre d'achat et ne travaillait pas à une "grosse fusion".
Le repli de Fiat Chrysler n'empêche pas toutefois le secteur automobile d'afficher l'unique hausse sectorielle en Europe (+0,17%).
(édité par Marc Angrand)