Le chômage en France devrait continuer à augmenter jusqu'à la fin de l'année 2015, avant de se replier légèrement courant 2016, selon les dernières perspectives économiques de l'OCDE publiées mardi.
"Le chômage s'est stabilisé à un niveau élevé", à 9,9% de la population active métropolitaine en 2014, constate l'Organisation de coopération et de développement économiques. Elle prévoit une hausse du taux à 10,1% fin 2015, avant une légère baisse à 10,0% fin 2016. En incluant l'Outremer, le chômage devrait se stabiliser à 10,3% en 2014, puis atteindre 10,5% en 2015, avant de reculer à 10,4% en 2016.
L'OCDE est plus pessimiste qu'en mai dernier. Elle prévoyait alors une "faible" baisse du chômage "vers la fin 2015", à 9,8% en métropole.
L'organisation internationale explique ces hausses par une activité qui "devrait rester molle aux prochains trimestres". Elle table sur une croissance de 0,4% en 2014, de 0,8% en 2015 et de 1,5% en 2016. De son côté, le gouvernement français prévoit 0,4% cette année et 1% l'an prochain.
"La faible croissance de la demande implique peu d'emploi, ainsi qu'un niveau élevé de chômage et de sous-emploi", écrit l'organisation internationale, qui note malgré tout un "redémarrage de l'emploi en 2014, grâce à l'emploi temporaire et aux contrats aidés dans le secteur non marchand".
Le sous-emploi, qui concerne "plus de 6%" des actifs, regroupe des personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage et disponibles pour le faire, ainsi que des personnes traversant une période de chômage technique ou partiel.
"Les bénéfices des réformes structurelles en cours ou annoncées sont importants mais seront surtout perceptibles à moyen terme", prévient l'OCDE.
Le gouvernement mise en effet sur son pacte de responsabilité. Objectif: redonner des marges aux entreprises, grâce à 40 milliards d'euros d'allègement de cotisations et de réductions d'impôts, en espérant que cela les incite à embaucher.
Il compte aussi sur le projet de loi pour l'activité, que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron doit présenter le 10 décembre en conseil des ministres, pour "déverrouiller l'économie française". Il contient notamment un assouplissement du travail dominical et une réforme des professions réglementées.
En attendant, pour parer au plus pressé, le gouvernement prévoit de financer 445.000 nouveaux contrats aidés en 2015, essentiellement dans le secteur non marchand, pour un coût de plus de trois milliards d'euros.
Fin septembre, Pôle emploi recensait un record de 3,43 millions de chômeurs sans activité sur ses listes. De son côté, l'Insee prévoit une hausse du chômage à 9,9% d'ici à la fin de l'année.