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Paris et Tokyo défendent l'alliance Renault-Nissan face aux tensions

Publié le 21/11/2018 12:45
Mis à jour le 21/11/2018 12:45
© Reuters. PARIS ET TOKYO DÉFENDENT L'ALLIANCE RENAULT-NISSAN FACE AUX TENSIONS

par Bertrand Boucey

PARIS/TOKYO (Reuters) - La France et le Japon ont réaffirmé mercredi leur soutien à l'alliance entre Renault (PA:RENA) et Nissan (T:7201) au surlendemain de l'arrestation de Carlos Ghosn alors qu'un dirigeant du groupe japonais a exprimé la volonté du constructeur nippon de réduire l'influence de son partenaire français.

Renault insiste de son côté pour obtenir des informations de Nissan sur les accusations qu'il porte contre Carlos Ghosn, en détention depuis lundi à Tokyo.

En attendant ces explications, Renault a confié mardi soir à son administrateur référent Philippe Lagayette et à son directeur général adjoint Thierry Bolloré la tâche d'assumer à titre temporaire les fonctions de son PDG. Le premier assurera la présidence du conseil d'administration et le second est promu directeur général délégué.

Nissan, qui accuse Carlos Ghosn de fraude fiscale, s'apprête pour sa part à l'évincer jeudi de la présidence de son conseil d'administration.

Cette offensive soudaine et spectaculaire contre Carlos Ghosn a fait naître des interrogations sur l'avenir de l'alliance Renault-Nissan, dont il est l'architecte et le PDG et qui est devenue, avec l'ajout de Mitsubishi, le premier groupe automobile mondial en termes de ventes de voitures.

Bruno Le Maire a insisté mercredi sur l'"attachement" de l'Etat français, actionnaire de Renault à hauteur de 15%, à cette alliance et a annoncé qu'il recevrait jeudi son homologue japonais Hiroshige Seko.

Cet entretien "portera sur (...) la prolongation de cette alliance", que Paris et Tokyo veulent consolider, a dit le ministre français de l'Economie.

UN DIRIGEANT DE NISSAN POUR UNE RELATION "PLUS ÉQUITABLE"

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Le principal porte-parole du gouvernement japonais avait auparavant déclaré à Tokyo que cette alliance était "un symbole de la réussite industrielle franco-japonaise". "Nous continuerons à la soutenir", a-t-il dit.

Carlos Ghosn travaillait depuis plusieurs mois à un renforcement de cette alliance, scellée en 2002 trois ans après l'entrée du groupe au losange au capital du constructeur japonais.

"L'idée, c'était et c'est de conforter ces structures pour que cette alliance soit irréversible quelles que soient les personnes qui dirigent Nissan et Renault. Mais à ma connaissance, il n’y a pas de projet sur la table", a déclaré mercredi une source à Bercy. 

Un dirigeant de longue date de Nissan a cependant jugé qu'il fallait réfléchir à une réduction de la participation de 43,4% de Renault dans Nissan, qui ne possède en contrepartie que 15% du capital de Renault sans droits de vote.

"Nous devenons revenir à l'idée originelle d'une relation gagnant-gagnant (...) une relation plus équitable qu'auparavant", a-t-il dit à la presse en exigeant de ne pas être identifié.

Avec la désignation d'un nouveau duo à la tête de Renault, le groupe français dispose d'une gouvernance "solide (qui) garantit le bon fonctionnement de l'entreprise", a affirmé Bruno Le Maire.

Comme le constructeur mardi soir, le ministre français de l'Economie a néanmoins insisté sur la caractère provisoire de cette nouvelle direction bicéphale, Carlos Ghosn n'ayant pas été démis de ses fonctions.

"Nous ne disposons à l'heure où je vous parle d'aucune preuve justifiant les charges qui pèsent actuellement contre M. Carlos Ghosn et j'appuie la demande qui a été faite par le conseil d'administration de Renault de demander à l'entreprise Nissan de lui fournir tous les éléments qui sont à sa disposition", a-t-il dit.

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Nissan accuse Carlos Ghosn d'avoir minoré ses revenus déclarés aux autorités japonaises et d'avoir utilisé des biens de l'entreprise à des fins personnelles.

SOUTIEN DE PATRONS FRANÇAIS À GHOSN

D'après l'agence Kyodo, un tribunal de Tokyo a décidé son maintien en détention pour une durée de 10 jours.

Citant des sources anonymes, le journal Asahi écrit pour sa part que le parquet japonais envisage d'élargir son enquête à Nissan, qui pourrait porter une part de responsabilité dans les fausses déclarations présumées de Carlos Ghosn.

En France, des patrons commencent à apporter publiquement une forme de soutien au PDG de Renault et à s'interroger sur son sort.

"Il faut que ce soit le Financial Times qui s'interroge sur les dessous de l'affaire Ghosn. En France, on préfère en profiter pour dénoncer la prétendue impunité des patrons et pratiquer le sport national: le lynchage médiatique. Triste système", a écrit Stéphane Richard, PDG d'Orange, sur Twitter (NYSE:TWTR).

Interrogé sur France Inter, Thierry Breton, PDG d'Atos (PA:ATOS), a qualifié Carlos Ghosn d'"immense chef d'entreprise" et s'est dit surpris par la "violence extrême" de son arrestation.

L'ancien ministre des Finances s'est dit interpellé par l'attitude des dirigeants de Nissan annonçant dès lundi que le conseil d'administration évincerait son président trois jours plus tard. "Je pense que l'affaire ne fait que commencer (et) qu'il va être très difficile désormais pour Nissan de nommer un nouveau président", a-t-il déclaré.

L'action Renault, qui a chuté de près de 10% en deux jours, reprenait environ 2% en fin de matinée en Bourse de Paris. Le titre Nissan a pour sa part fini sur un gain plus modeste de 0,36% à Tokyo après un recul de plus de 5% la veille.

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(Myriam Rivet et Bertrand Boucey à Paris, avec Daniel Leussink, Elaine Lies, Sam Nussey et Mayuko Ono à Tokyo, édité par Jean-Michel Bélot)

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