par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues sans grand changement vendredi, les investisseurs semblant vouloir marquer une pause au terme d'une semaine dominée par le rebond des actions et les décisions de plusieurs grandes banques centrales, tandis que l'absence apparente de progrès dans les négociations entre la Russie et l'Ukraine favorise la hausse des prix des matières premières.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une hausse de 0,41% pour le FTSE 100 à Londres mais un repli de 0,2% pour le Dax à Francfort tandis que le CAC 40 à Paris et l'EuroStoxx 50 devraient débuter quasi stables.
L'indice large européen Stoxx 600 a gagné près de 4,5% sur les quatre premières séances de la semaine et le CAC 40 plus de 5,6%, grâce principalement aux espoirs d'une solution négociée au conflit en Ukraine. Mais les pourparlers entre Kiyv et Moscou semblent pour l'instant infructueuses.
Les déclarations d'un porte-parole du Kremlin selon lesquelles l'évocation de progrès dans les discussions était "fausse" et les propos de responsables américains, dont le président Joe Biden, traitant le chef de l'Etat russe, Vladimir Poutine, de "criminel de guerre" ont ainsi pesé sur le sentiment de marché jeudi.
Joe Biden doit s'entretenir avec son homologue chinois, Xi Jinping, à partir de 13h00 GMT.
Sur le front monétaire, après les hausses de taux annoncées par la Réserve fédérale américain et la Banque d'Angleterre pour tenter d'endiguer l'inflation et malgré les risques liés à l'Ukraine, la Banque du Japon (BoJ) a sans surprise laissé sa politique monétaire inchangée en soulignant la "très grande incertitude" sur les conséquences économiques de la crise ukrainienne.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini jeudi sur une hausse soutenue après avoir toutefois hésité pendant une bonne partie de la séance au lendemain de l'annonce par la Réserve fédérale d'une première hausse de taux d'intérêt aux Etats-Unis cette année.
L'indice Dow Jones a gagné 1,23%, ou 417,66 points, à 34.480,76, le Standard & Poor's 500 a pris 53,81 points (+1,23%) à 4.411,67 et le Nasdaq Composite a avancé de 178,23 points (+1,33%) à 13.614,78.
Les informations selon lesquelles la Russie semble avoir pour l'instant évité le défaut de paiement malgré les lourdes sanctions occidentales à son encontre ont contribué à la hausse.
Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant une ouverture en baisse. La volatilité pourrait être exacerbée par les "quatre sorcières", l'échéance simultanée des options et contrats à terme sur indices et sur actions.
EN ASIE
À Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée sur une progression de 0,65% dans le sillage de Wall Street et après les annonces de la BoJ.
Cette cinquième clôture positive d'affilée porte à 6,62% la hausse de l'indice phare japonais sur l'ensemble de la semaine, sa meilleure performance hebdomadaire depuis mai 2020.
En Chine, la tendance, un temps incertaine, s'est orientée à la hausse en fin de séance et l'indice SSE Composite de Shanghai a fini sur une progression de 1,12% tandis que le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale s'adjugeait 0,67%.
CHANGES
Le dollar est en légère hausse face aux autres grandes devises (+0,09%), dont l'euro, qui revient à 1,1077 après être monté jeudi à 1,1137, son plus haut niveau depuis le 2 mars.
Le billet vert s'achemine toutefois vers sa première baisse hebdomadaire en six semaines, conséquence du regain général d'appétit pour des actifs plus risqués.
TAUX
Du côté des emprunts d'Etat, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans varie peu à 2,1816%, les investisseurs continuant de digérer les annonces de la Fed.
La séance de jeudi sur le marché américain des "Treasuries" a été marquée par une nouvelle réduction de l'écart de rendement entre les titres à deux et dix ans, tombé en séance à 18,5 points de base, au plus bas depuis mars 2020.
Le dix ans allemand poursuit sa hausse dans les premiers échanges à 0,396%, en hausse de 13 points de base sur la semaine.
PÉTROLE
L'absence de progrès apparent dans les discussions entre l'Ukraine et la Russie profite au marché pétrolier en ravivant les craintes d'une baisse marquée de l'offre mondiale.
Le Brent gagne 2,25% à 109,04 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,75% à 105,81 dollars.
L'un et l'autre affichent pour l'instant un repli d'un peu plus de 3% sur l'ensemble de la semaine.
(édité par Matthieu Protard)