PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a appelé de ses voeux lundi, au premier jour de la visite d'Etat du président libanais à Paris, un soutien accru de la communauté internationale à l'armée libanaise, éprouvée ces dernières années par les répercussions du conflit syrien et la menace de l'Etat islamique.
"L'armée libanaise et les forces de sécurité du pays payent depuis plusieurs années un lourd tribut de leur engagement au service de la population et doivent être aidées davantage", a estimé le chef de l'Etat à l'issue de son tête-à-tête avec Michel Aoun à l'Elysée.
La France souhaite donc "mobiliser l'ensemble de (ses) partenaires autour d'une conférence de soutien à l'armée libanaise qui pourrait être organisée avec l'Italie et les Nations unies", a-t-il ajouté.
L'objectif, a poursuivi le chef de l'Etat, est "de parer aux menaces qui pourraient venir menacer la paix en oeuvrant au renforcement des capacités de l'armée libanaise afin que le gouvernement soit pleinement en mesure d'étendre son autorité sur l'ensemble du territoire."
La France, qui compte 800 soldats sur le territoire libanais dans le cadre de la Finul, plaide depuis plusieurs années pour un renforcement de l'aide au Liban, afin de moderniser une armée vieillissante et insuffisamment équipée.
En 2014, Paris avait signé avec Ryad un contrat de livraison d'armes françaises au Liban, le contrat dit "Donas", grâce à un don saoudien de 2,2 milliards d'euros. Mais ce contrat a été suspendu en 2016 par l'Arabie saoudite, qui entendait ainsi protester contre des "positions libanaises hostiles résultant de la mainmise du Hezbollah".
Tout en poursuivant les discussions avec Ryad, la France a accru son soutien direct aux forces armées libanaises, en partageant "son savoir-faire dans le domaine de la lutte antiterroriste, de la défense civile et du déminage", a souligné Emmanuel Macron. Une "école régionale de déminage humanitaire" devrait par ailleurs prochainement voir le jour.
ENJEU MAJEUR POUR LA RÉGION
La France est attachée à "la souveraineté, l'unité et l'intégrité du Liban, dont la sécurité et la stabilité constituent un enjeu majeur pour l'ensemble du Moyen-Orient mais également pour l'Europe", a dit le chef de l'Etat.
Au-delà d'un soutien militaire, la France est déterminée à accompagner les efforts internationaux entrepris pour aider le Liban, dont l'économie a été touchée de plein fouet par le conflit syrien, et versera comme prévu "100 millions d'euros de dons de 2016 à 2018".
Aux côtés de son homologue, Emmanuel Macron a réaffirmé son souhait d'organiser début 2018 une nouvelle conférence des investisseurs, dans l'esprit des conférences des donateurs Paris I, II, III.
"La France a toujours été aux côtés du Liban dans toutes les étapes de son histoire, notamment dans les périodes difficiles, et aujourd'hui elle est encore présente", a déclaré de son côté Michel Aoun.
(Marine Pennetier, édité par Pierre Sérisier)