Par David Wagner
Investing.com - Dans une analyse publiée hier, les stratèges de JPMorgan (NYSE:JPM) affirment que, contrairement à l’opinion communément admise une victoire de Joe Biden aux élections présidentielles US en novembre ne serait pas forcément négative pour les actions.
"Le consensus est qu'une victoire des démocrates en novembre sera négative pour les actions. Cependant, nous considérons ce résultat comme neutre à légèrement positif" a en effet déclaré la banque.
Les principales politiques économiques mises en avant par le Démocrate comprennent l'augmentation du taux d'imposition des sociétés de 21% à 28% - annulant en partie la réduction de l'impôt sur les sociétés accordée par les républicains en 2017 - et l'augmentation du salaire minimum fédéral.
Les stratèges de JPMorgan notent que les priorités politiques de Biden ont été initialement définies avant le COVID-19 et qu'elles vont certainement changer.
"Compte tenu de la faiblesse économique actuelle, la reprise des affaires et la croissance de l'emploi sont susceptibles d'être prioritaires", a déclaré la banque.
Le taux d'imposition plus élevé des sociétés entraînerait un manque à gagner d'environ 9 dollars pour le S&P 500, soit 1,62 % de bénéfice par action, ont averti les stratèges.
Toutefois, ils ont déclaré que l'augmentation de l'impôt sur les sociétés pourrait se traduire par un taux inférieur à 28 %, notant que "l'histoire montre que les adversaires du président sortant font généralement campagne à l'extrême pour ensuite converger vers le centre après l'élection".
De plus, la banque note que « compte tenu de la faiblesse économique actuelle, la reprise des affaires et la croissance de l'emploi sont susceptibles d'être prioritaires par rapport aux politiques qui pourraient freiner la croissance économique » telles que les hausses d’impôts.
Par ailleurs, la banque note que la hausse d’impôt serait aussi compensée par l'assouplissement des tarifs, les dépenses d'infrastructure et l'augmentation des salaires.
"De plus, une approche plus diplomatique de la politique intérieure/étrangère entraînera probablement une baisse de la volatilité des actions et des primes de risque", ont-ils ajouté, prévoyant que Biden puisse assouplir la rhétorique de la Maison Blanche face à la Chine.
JPM note aussi qu’une hausse du salaire minimum aurait un impact positif sur les dépenses de consommation et serait un net positif pour les entreprises du S&P 500 malgré des coûts plus élevés et quelques pertes d'emplois.
Enfin, la banque conclue en déclarant que "la distinction entre les gagnants et les perdants dépendra des entreprises qui verront une demande accrue en raison de l'augmentation du revenu disponible, d'une moindre intensité de travail (revenus/employés) et de marges plus élevées".