par Jeb Blount et Mica Rosenberg
RIO DE JANEIRO/NEW YORK (Reuters) - Le groupe pétrolier brésilien Petrobras pourrait devoir payer des pénalités record de 1,6 milliard de dollars ou plus pour mettre un terme aux poursuites pénales et civiles engagées à son encontre aux Etats-Unis pour son rôle présumé dans un scandale de corruption, selon une source récemment informée par les avocats du groupe.
Un tel montant serait le plus élevé jamais réclamé par les autorités américaines à une entreprise impliquée dans un dossier de corruption, ajoute-t-on. Le processus de règlement amiable du dossier pourrait s'étaler sur deux ou trois ans.
En 2008, le groupe industriel allemand Siemens avait déboursé 800 millions de dollars dans le cadre d'un accord amiable avec le ministère américain de la Justice et la Securities and Exchange Commission (SEC) sur un dossier de corruption présumée et il avait versé une somme à peu près équivalente aux autorités allemandes.
La source proche de Petrobras a déclaré que les avocats du groupe brésilien estimaient que les amendes encourues par ce dernier pourraient dépasser le montant total payé par Siemens à l'époque. Deux autres sources directement informées des projets de Petrobras ont déclaré qu'un éventuel accord amiable pourrait être "important" mais ont refusé de donner une estimation chiffrée de son montant.
Les trois sources ont souligné que toute estimation du montant des pénalités était très préliminaire, Petrobras n'ayant pas encore entamé de discussions avec les autorités judiciaires américaines, dont les investigations en sont encore elles aussi à leur phase préliminaire.
En novembre dernier, la SEC a adressé une demande informelle d'informations sur les enquêtes en cours sur des soupçons de corruption, qui impliquent plusieurs hauts dirigeants du groupe, plusieurs grandes entreprises sous-traitantes et des responsables politiques au Brésil. Selon des sources proches du dossier, le ministère américain de la Justice mène ses propres investigations.
(Jeb Blount à Rio et Mica Rosenberg à New York, Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)