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Quand l'affaire Khashoggi compromet le "Davos du désert" cher à l'Arabie saoudite

Publié le 12/10/2018 17:38
Mis à jour le 12/10/2018 19:00
Le drapeau saoudien flotte au-dessus du consulat saoudien à Istanbul le 12 octobre 2018 (Photo OZAN KOSE. AFP)

Le drapeau saoudien flotte au-dessus du consulat saoudien à Istanbul le 12 octobre 2018 (Photo OZAN KOSE. AFP)

Le drapeau saoudien flotte au-dessus du consulat saoudien à Istanbul le 12 octobre 2018 (Photo OZAN KOSE. AFP)

Gel des projets du milliardaire britannique Richard Branson, désaffections en cascade pour un "Davos du désert" cher à Mohammed ben Salmane: l'affaire Khashoggi refroidissait vendredi les ardeurs du monde des affaires, qui s'enthousiasmait encore il y a un an pour les pharaoniques projets économiques du prince héritier.

Le Financial Times est venu ajouter son nom à la liste des médias partenaires ayant décidé de bouder la deuxième édition du sommet "Future Investment Initiative" du 23 au 25 octobre à Ryad.

Le quotidien économique aux pages saumon "ne sera pas partenaire (de l'événement) tant que la disparition du journaliste Jamal Khashoggi restera inexpliquée", a indiqué son rédacteur en chef, Lionel Barber, sur Twitter (NYSE:TWTR).

Avant lui, d'autres prestigieux partenaires tels que The New York Times et The Economist avaient déjà retiré leur soutien à cette conférence, vitrine du pharaonique plan "Vision 2030" de l'Arabie Saoudite, censé transformer le premier exportateur mondial de pétrole en géant technologique et touristique.

Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, éditorialiste critique du pouvoir saoudien et collaborateur du Washington Post, n'a plus donné signe de vie depuis son entrée le 2 octobre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

Des responsables turcs ont affirmé qu'il y avait été assassiné par des agents saoudiens. Ryad dément et affirme qu'il a quitté le bâtiment.

Le patron d'Uber, Dara Khosrowshahi, n'ira pas non plus à Ryad "à moins qu'une série de faits considérablement différents n'émerge" sur la disparition du journaliste saoudien, a-t-il dit à des journalistes, selon l'agence Bloomberg, elle même partenaire de l'événement.

Le fonds souverain saoudien avait investi 3,5 milliards de dollars en 2016 dans la compagnie de VTC.

Le géant allemand Siemens (DE:SIEGn), dont le patron Joe Kaeser est également invité au sommet, n'a pour l'instant pas annulé sa participation mais le groupe a fait savoir à l'AFP qu'il "surveillait la situation de près".

Sur son site internet, "Future Investment Initiative" annonce également la venue de la patronne du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, du patron de la grande banque américaine JP Morgan, Jamie Dimon ou encore du secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

"Pour l'instant je compte y aller. Si de nouvelles informations apparaissent, nous les considèrerons mais pour l'instant j'ai l'intention d'y aller", a affirmé ce dernier vendredi.

Côté français, les dirigeants de BNP Paribas (PA:BNPP), Société Générale (PA:SOGN), Thales (PA:TCFP), EDF (PA:EDF) et AccorHotels (PA:ACCP), sont annoncés.

"Les investisseurs ont trop d'intérêts pour se fâcher avec les Saoudiens", tempère toutefois pour l'AFP le directeur adjoint du think tank français Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Didier Billion.

"Je ne pense pas que beaucoup d'entreprises se feront carrément porter pâle. Ce qui peut se produire c'est que les entreprises seront représentées mais à un niveau moindre que leurs dirigeants centraux", poursuit-il.

Le milliardaire britannique Richard Branson, fondateur du groupe Virgin et l'un des invités les plus enthousiastes l'an dernier du premier "Davos du désert", a lui annoncé sa décision de geler plusieurs projets d'affaires avec le royaume. L'Arabie saoudite lui a donné un poste de conseiller dans le tourisme et a promis d'investir un milliard de dollars dans ses projets de tourisme spatial.

"Si ce qui a été rapporté à propos de la disparition du journaliste Jamal Khashoggi est véridique, cela changerait radicalement les perspectives d'affaires de tous les Occidentaux vis-à-vis du gouvernement saoudien", a déclaré M. Branson dans un communiqué publié jeudi soir.

Si les Etats-Unis, traditionnels alliés de Ryad, ont réclamé des explications à l'Arabie saoudite, le président Donald Trump a déjà exclu un gel des ventes d'armes américaines en guise de sanctions.

Les Saoudiens "dépensent 110 milliards de dollars en équipements militaires et sur des choses qui créent des emplois (...) dans ce pays. Je n'aime pas l'idée de mettre fin à un investissement de 110 milliards de dollars aux États-Unis", a-t-il lancé depuis la Maison Blanche jeudi.

L'ambiance s'est en tout cas singulièrement rafraîchie depuis l'édition 2017 du "Davos du désert". L'Arabie saoudite avait alors sorti le grand jeu, à coups de lions en hologrammes et de robots qui parlent, pour éblouir 3.500 chefs d'entreprise.

L'enjeu va bien au-delà du prestige: Mohammed Ben Salmane a besoin d'embarquer les grands patrons à bord de son ambitieux programme économique. Et il lui faut convaincre les investisseurs de bien accueillir la mise sur le marché de 5% du géant pétrolier Aramco, qui pourrait rapporter pas moins de 100 milliards de dollars selon Ryad. Un temps envisagée pour cette année, cette opération monstre a finalement été repoussée à fin 2020, au plus tôt.

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