par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes affichent un net rebond mercredi à mi-séance au lendemain d'une séance marquée par des prises de bénéfice mais l'optimisme concernant la reprise économique, alimentée par de bons résultats et de solides indicateurs, reprend le dessus.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,2% à 0,5% après avoir fini mardi en ordre dispersé sur fond de prise de profits sur les valeurs technologiques.
À Paris, le CAC 40 prend 0,76% à 6 299,2 vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax gagne 1,28% et à Londres, le FTSE monte de 1,18%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 1,42%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,24% et le Stoxx 600 de 1,3%.
Les grandes places européennes ont perdu mardi entre 0,8% et 2,5%, sous l'effet de prises de bénéfices dans un contexte d'interrogations sur l'inflation, qu'est venue alimenter la secrétaire au Trésor Janet Yellen en laissant entendre qu'une légère hausse des taux d'intérêt pourrait être nécessaire pour éviter une surchauffe de l'économie américaine.
"Ses propos ont mis en évidence les inquiétudes persistantes de la plupart des investisseurs concernant l'inflation, qui constituent une menace réelle pour une reprise prolongée des actions et augmentent le risque d'une correction profonde à venir", a déclaré Pierre Veyret chez ActivTrades.
Janet Yellen a ensuite, lors d'un événement organisé par le Wall Street Journal, minimisé les risques inflationnistes et déclaré qu'elle ne "prévoyait, ni ne recommandait une hausse des taux", respectant l'indépendance de la Fed, une institution qu'elle a elle-même présidée.
En Europe, les résultats définitifs des enquêtes IHS Markit auprès des directeurs d'achat ont montré que la reprise de l'activité dans la zone euro s'était accélérée le mois dernier, avec le retour à la croissance des services en dépit des restrictions sanitaires et le niveau record atteint par le secteur manufacturier.
Le reste de l'agenda macroéconomique sera américain avec l'enquête mensuelle ADP (PA:ADP) sur l'emploi privé à 12h15 GMT, qui sera suivi à 14h00 GMT de l'indice ISM d'activité des services.
VALEURS EN EUROPE
Tous les indices sectoriels sont en hausse avec des progressions marquées pour les compartiments cycliques comme les ressources de base (+3,04%), de l'énergie (+1,95%) et les transports (+1,59%).
Le compartiment lié à la technologie reprend 2,17% après avoir chuté de 3,75% mardi.
A Paris, STMicro, Total (PA:TOTF) et gagnent de 1,90% à 2,85%.
Stellantis s'octroie 2,83% après l'augmentation de son chiffre d'affaires proforma au premier trimestre, malgré la pénurie de puces, bien partie pour s'aggraver au deuxième trimestre.
Toujours dans le secteur automobile, Daimler (DE:DAIGn) recule de 1,96% à la suite de la vente par Nissan (T:7201) Motor d'environ 1,5% de sa participation dans le constructeur allemand.
Hugo Boss (DE:BOSSn) grimpe de 6,06% après avoir vu ses ventes trimestrielles presque doubler en Chine continentale, une dynamique qui devrait durer malgré des appels au boycott, selon le groupe de mode.
BNP Paribas (PA:BNPP) gagne 2,17%, bénéficiant d'un relèvement de recommandation par Berenberg à "conserver".
TAUX/CHANGES
Face au rebond des actions, les rendements obligataires remontent un peu, à -0,219% pour le Bund allemand à dix ans et 1,6032% pour son équivalent américain de même échéance, qui est tombé mardi au plus bas en une semaine, à 1,557%.
Sur le marché des devises, le regain d'appétit pour les actifs à risque affaiblit légèrement le dollar, qui abandonne 0,1% face à un panier de devises de référence.
L'euro est stable à 1,2014 dollar.
PÉTROLE
Le pétrole monte pour une troisième séance de suite, l'allègement de mesures de confinement aux États-Unis et dans certains pays européens l'emportant à nouveau sur les inquiétudes liées à l'augmentation de cas de COVID-19 en Inde et au Japon.
Le baril de Brent gagne 1,19% à 69,7 dollars et celui de brut léger américain 1,11% à 66,42 dollars.
MÉTAUX
Le cours du cuivre a atteint son plus haut niveau en dix ans, à plus de 10.000 dollars la tonne, les signes de reprise dans les plus grandes économies du monde renforçant les espoirs de demande.
"Beaucoup de facteurs macroéconomiques sont alignés pour pousser à la hausse tout le secteur des matières premières", a déclaré Wenyu Yao, analyste chez ING (AS:INGA).
Son confrère chez Saxo Bank, Ole Hansen, se demande toutefois si la demande immédiate de cuivre est suffisante pour justifier des prix aussi élevés, prévenant que les consommateurs pourraient interrompre leurs achats le temps de s'adapter à ces tarifs.
(avec Zandi Shabalala à Londres, édité par Blandine Hénault)