PARIS (Reuters) - (Au 1er para, bien lire "mercredi")
Bruno Le Maire a annoncé mercredi que le gouvernement français avait lancé le processus destiné à remplacer Carlos Ghosn à la tête de Renault (PA:RENA), confirmant une information dévoilée la veille par Reuters.
L'Etat français, principal actionnaire du constructeur automobile français, a demandé que le conseil d''administration de Renault soit convoqué "dans les prochains jours" afin de "désigne(r) une nouvelle gouvernance pérenne pour Renault", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances sur LCI.
Le gouvernement avait jusqu'ici soutenu la décision du groupe de maintenir Carlos Ghosn dans ses fonctions, optant à la place pour une direction intérimaire après l'arrestation du PDG en novembre au Japon sur des accusations de malversations financières chez Nissan (T:7201).
"J'ai toujours indiqué, en rappelant la présomption d'innocence de Carlos Ghosn, qui si Carlos Ghosn devait être durablement empêché, nous devrons passer à autre chose, à une nouvelle étape. Nous y sommes et nous entrons maintenant dans une nouvelle étape", a expliqué Bruno Le Maire.
Alors que Carlos Ghosn cumulait jusqu'ici la présidence du constructeur au losange et celle de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, "ce sera au conseil d'administration de définir exactement le contour (des) fonctions" de son successeur dans le cadre de la future gouvernance, a précisé le ministre.
Alors que le nom du président de Michelin (PA:MICP), Jean-Dominique Senard, est régulièrement cité pour la succession de Carlos Ghosn, Bruno Le Maire a souligné que "c'est le conseil d'administration qui aura à se prononcer sur (les différents) candidats et l'Etat se prononcera sur les candidats qui lui seront soumis comme actionnaire de référence".
Il a cependant décrit Jean-Dominique Senard comme "un grand industriel (...) un homme qui a une conception sociale de l'entreprise (...) et qui est un spécialiste du secteur automobile puisqu'il a dirigé Michelin avec beaucoup de talent et d'excellents résultats".
L'arrestation du PDG de Renault et désormais ex-président de Nissan Carlos Ghosn le 19 novembre, puis son inculpation - pour ne pas avoir déclaré l'intégralité de sa rémunération versée par Nissan entre 2010 et 2015 - a fragilisé l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, le DG de Nissan Hiroto Saikawa appelant de ses voeux des mesures pour réduire le poids de Renault.
Renault détient 43,4% de Nissan qui, de son côté, a 15% de du constructeur français mais aucun droit de vote. Nissan contrôle à son tour Mitsubishi via une part de 34%.
Mais selon Bruno Le Maire, "la question des participations au sein de l'alliance Renault-Nissan n'est pas sur la table".
(Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)