Investing.com - Robinhood (NASDAQ:HOOD) a fait beaucoup de bruit pour son introduction en bourse, mais a déçu dès l’ouverture, et continué de chuter tout au long de la journée, clôturant 8,4 % en dessous du prix d'IPO. Il s’agit du pire démarrage jamais enregistré parmi les 51 entreprises américaines qui ont levé autant de fonds, selon Bloomberg.
Le courtier a détrôné l’IPO de 2007 d’une autre société de courtage, MF Global, en tant que pire démarrage. Cette dernière avait terminé sa première journée en baisse de 8,2 %.
Robinhood a ouvert au prix de l’offre publique initiale de 38 $. Pour une IPO US de cette taille, il s'agit du début boursier le plus catastrophique depuis Uber (NYSE:UBER) en mai 2019. Rappelons qu'Uber avait de son côté terminé sa première séance en baisse de 7,6 %.
Le PDG de Robinhood relativise la baisse du cours
Le PDG de Robinhood, Vlad Tenev, a commenté de la baisse de l’action de son entreprise. « J’ai l’habitude d’être mis en doute, personnellement, je pense, depuis le tout début », a-t-il déclaré à Jim Cramer dans une interview Mad Money. « Nous nous sommes sentis comme des outsiders ».
Le prix de l’action a été fixé à 38 dollars en bas de fourchette, ce qui valorise l’entreprise à environ 32 milliards de dollars. Elle a clôturé la séance à un cours de 34,82 dollars et une capitalisation boursière de 29 milliards de dollars.
M. Tenev a affirmé que les fluctuations quotidiennes peuvent faire monter ou descendre les actions et que l’entreprise se concentre tout d’abord sur l’élargissement de son offre afin de stimuler la croissance selon un plan qui s’étend sur « plusieurs décennies », a-t-il déclaré.
« Nous construisons une entreprise à long terme, donc vous devez ignorer ces fluctuations à court terme », a-t-il dit. « Nous nous sentons très bien positionnés avec cette entreprise pour continuer à offrir de la valeur à nos clients. »
L’IPO de Robinhood ne laisse pas les experts indifférents
Steve Weiss, directeur des investissements et associé gérant de Short Hills Capital, a fortement critiqué l’entreprise en déclarant que « il ne s’agit pas de disrupteurs », « ils n’ont pas démocratisé l’investissement » et « ils vont posséder environ 16 % de la société, mais contrôler plus de 60 % des votes » suggérant une mauvaise gouvernance. Weiss a également souligné que l’entreprise a bénéficié des effets de la pandémie et que sa croissance n’aurait pas été possible dans des conditions normales.
Anastasia Amoroso, stratège en chef des investissements chez iCapital Network, a déclaré que le timing de Robinhood semblait favorable. « C’est un environnement bouillonnant pour les introductions en bourse. La valorisation de cette IPO particulière n’est pas si éloignée de la réalité que nous observons pour certains des noms fintech. »
Jim Cramer a déclaré sur CNBC « je pense que nous savons tous qu’ils ont eu des problèmes. Ils doivent s’en accommoder » et a jouté « il y a beaucoup de gens dans cette industrie qui aimeraient avoir ces 22 millions d’utilisateurs. »
D'ailleurs, il semble intéressant de rappeler que Robinhood avait réservé 20 à 35% des actions à ses clients. Compte tenu des débuts plus que décevants du titre hier, on peut craindre que le service client soit aujourd'hui débordé de plaintes !