La Fédération des producteurs de lait (FNPL) veut jouer l'apaisement après le bras de fer avec le groupe agroalimentaire Lactalis, mais continue de demander une rencontre entre le patron de la FNSEA et le président du groupe, Emmanuel Besnier.
"Nous avons été au côté des organisations de production pour qu'elles aillent au bout des négociations avec Lactalis", car le niveau de prix atteint par le groupe industriel n'était "pas acceptable" et derrière, "tout un pan du marché intérieur était remis en cause", a indiqué mercredi à la presse le président de la FNPL, Thierry Roquefeuil.
"Il ne faut pas rester uniquement dans la confrontation. La filière doit aussi avancer", a-t-il dit.
M. Roquefeuil a renouvelé le voeu de rencontrer le PDG du premier groupe laitier au monde, Emmanuel Besnier, avec le président de la FNSEA Xavier Beulin, comme ce dernier l'avait demandé fin août. "Si le contexte est apaisé, ce rendez-vous doit avoir lieu" dans une optique de "syndicalisme responsable", a-t-il déclaré.
M. Roquefeuil, qui avait démissionné en juillet 2015 de la présidence du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel), en désaccord avec les deux autres collèges (coopératives et industriels) va de nouveau être candidat à la présidence du Cniel.
"Nous avons travaillé avec les coopératives et le privé pour refonder une interprofession qui ait du sens. Il y a eu des moments difficiles mais il faut retisser un lien", a expliqué M. Roquefeuil.
Il a également annoncé que la grande distribution allait avoir une existence statutaire dans l'interprofession, pour faciliter les relations.
Si les cours mondiaux de la poudre de lait et du beurre "se raffermissent" depuis deux mois, "c'est une bonne chose, mais il faut voir pourquoi: en Nouvelle Zélande des producteurs ont mis la clé sous la porte", assure M. Roquefeuil.
La FNPL compte donc travailler sur plusieurs axes pour assurer un avenir aux producteurs français et va proposer un outil de garantie mutuel des prêts bancaires à ses membres pour les aider à bénéficier de la baisse des taux en refinançant leur exploitation.
Après un été marqué par une mobilisation nationale sans précédent contre le géant laitier, un accord a finalement été trouvé le 30 août pour un relèvement du prix auquel Lactalis achète le litre de lait aux producteurs à 29 centimes d'euro en moyenne d'ici la fin de l'année au lieu de 25 centimes auparavant, ce qui portera à 27 centimes le prix moyen du litre de lait sur l'année 2016.