(Reuters) - L'homme d'affaires russe Vladimir Potanine, premier actionnaire de Nornickel, s'est déclaré prêt à discuter de la possibilité d'une fusion entre le géant minier et le producteur d'aluminium Rusal face aux sanctions occidentales.
Il a dit à la chaîne de télévision RBC avoir envoyé lundi une lettre confirmant son accord à l'ouverture de discussions "parce que cela permettrait la création d'un champion national, cela nous permettrait de diversifier davantage la base d'actionnariat".
La nécessité de "disposer d'une stabilité accrue contre les sanctions" et celle de faire appel au soutien de l'Etat russe pour certains projets plaident aussi en faveur d'un rapprochement, a-t-il ajouté en précisant que la proposition émanait de la direction de Rusal.
Sollicité par Reuters, Rusal, premier producteur mondial d'aluminium hors de Chine, n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.
L'action Rusal cotée à Hong Kong a fini la journée en hausse de près de 7% et à Moscou, son premier actionnaire, En+ gagnait près de 7% vers 11h30 GMT alors que Nornickel perdait un peu plus de 4%.
Les sanctions occidentales entrées en vigueur depuis l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe fin février ne visent pas Nornickel, premier producteur mondial de palladium et de nickel raffiné, mais la Grande-Bretagne a annoncé la semaine dernière des sanctions visant Vladimir Potanine.
Au cours de clôture de lundi, Nornickel était valorisé environ 47,5 milliards d'euros et Rusal 14,6 milliards selon les données Refinitiv Eikon.
Le Kremlin, qui suit de près depuis des années l'évolution du tour de table des plus grandes entreprises de Russie, a déclaré par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, ne rien savoir d'un éventuel projet de fusion.
Vladimir Potanine possède 36% du capital de Nornickel, dont Rusal détient déjà 26%, et il en est directeur général depuis dix ans.
Depuis que Rusal a acquis sa participation, en 2008, les grands actionnaires se sont affrontés à plusieurs reprises sur la gestion de Nornickel, sa politique de dividende et sa stratégie d'investissement.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Vladimir Potanine a déjà racheté les parts de la Société générale (EPA:SOGN) dans le groupe bancaire Rosbank et il a acquis 35% du capital de TCS Group Holding, propriétaire de la première banque en ligne de Russie.
(Reportage des bureaux de Reuters, version française Marc Angrand, édité par Kate Entringer)