PARIS (Reuters) - Le déficit de la Sécurité sociale devrait atteindre 13 milliards d'euros cette année, un montant proche de 2014 (13,2 milliards) et moins élevé que les prévisions du budget (13,4 milliards), estime la Commission des comptes de la Sécurité sociale.
Dans un rapport qui doit être présenté lundi, elle indique que le déficit du seul régime général atteindrait 9,5 milliards d'euros, soit 0,3 milliard de moins que l'an passé et 1,1 milliard de mieux que dans les prévisions de la loi sur le financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2015.
Dans le même temps, celui du Fonds de solidarité vieillesse augmenterait à 3,6 milliards d'euros, 700 millions de plus que dans le scénario de la LFSS, selon ce rapport dont Reuters s'est procuré une synthèse.
Pour le régime général, la branche maladie verrait son déficit se creuser de 0,6 milliard en 2015, à 7,2 milliards d'euros (0,2 milliard de plus que prévu par la LFSS) mais celui de la branche retraite diminuerait de 0,4 milliard, à 0,8 milliard (0,7 milliard de mieux que dans la LFSS).
Le déficit de la branche famille reviendrait à 2,0 milliards (0,3 milliard de mieux que prévu par la LFSS), contre 2,7 milliards en 2014, et l'excédent de la branche accident du travail, bien qu'en baisse, serait lui aussi supérieur aux attentes.
La LFSS 2015 a été bâtie sur une hypothèse de croissance de 1,0% de l'économie française qui paraît aujourd'hui largement à portée au vu du début d'année très dynamique (+0,6% au premier trimestre).
La Banque de France a annoncé la semaine passée qu'elle tablait sur une progression de 1,2% du produit intérieur brut de la France en 2015, alors que l'OCDE table sur +1,1%.
La commission des comptes de la Sécurité sociale explique l'écart entre ses prévisions et la LFSS 2015 par trois éléments :
- un effet de base positif à hauteur de 0,7 milliard, le rendement plus fort qu'attendu de certaines recettes en 2014 se confirmant en 2015;
- un manque à gagner de 1,3 milliard d'euros lié à la révision des hypothèses macroéconomiques, essentiellement l'évolution de la progression de la masse salariale dans le secteur privé, compensé en partie par une moindre revalorisation de certaines prestations du fait de l'inflation nulle ;
- les économies supplémentaires d'un milliard d'euros annoncées dans le cadre du programme de stabilité présenté par le gouvernement en avril.
(Yann Le Guernigou, avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)