AMMAN (Reuters) - L'explosion d'une voiture piégée et un double attentat suicide ont fait une soixantaine de morts, dont 25 miliciens chiites, dimanche à Sayeda Zeïnab, le principal quartier chiite de Damas, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Le ministère syrien de l'Intérieur, lui, avance un bilan de 45 morts et de 110 blessés.
L'Etat islamique (EI) a revendiqué ces attaques qui ont frappé "le bastion des miliciens chiites à Damas", rapporte l'agence de presse Amaq, proche du groupe djihadiste sunnite.
La télévision d'Etat syrienne a diffusé des images de bâtiments en feu et de carcasses de voitures près du plus important sanctuaire chiite de Syrie, sans fournir d'autres précisions.
L'agence de presse officielle Sana, qui cite une source au ministère de l'Intérieur, rapporte qu'une voiture piégée a explosé près d'un garage dans le secteur de Koua Soudan. Deux kamikazes ont ensuite fait exploser leurs charges alors que les secours arrivaient sur place.
Le Premier ministre Wael al Halaki a mis en cause des "groupes terroristes qui cherchent à se remonter le moral après une série de défaites" face à l'armée syrienne.
Le représentant permanent de la Syrie à l'Onu, Bachar Djaafari, qui dirige la délégation du gouvernement aux discussions de Genève, a déclaré que ces explosions à Damas ne faisaient que confirmer le lien entre l'opposition et le terrorisme.
Sayeda Zeïnab, quartier très peuplé de la banlieue sud de la capitale syrienne, accueille de nombreux pèlerins chiites venant d'Iran, du Liban et d'autres pays musulmans qui souhaitent se recueillir dans le mausolée de Sayeda Zeïnab, petite-fille du prophète Mahomet et fille du premier imam chiite, Ali ben Abi Taleb.
Le quartier avait été le théâtre de violents combats pendant les premiers temps du conflit syrien, qui a débuté en 2011, mais l'armée de Bachar al Assad appuyée par les miliciens libanais du Hezbollah l'avait depuis sécurisé en établissant de nombreux postes de contrôle à sa périphérie.
De nombreux miliciens libanais, irakiens et iraniens venus combattre en Syrie aux côtés des forces gouvernementales ont justifié leur présence par la nécessité de protéger le mausolée de Sayeda Zeïnab.
La double explosion de dimanche s'est produite alors que des représentants du gouvernement syrien et de l'opposition sont arrivés à Genève pour des pourparlers de paix sous l'égide des Nations unies.
(Laila Bassam et Suleiman Al-Khalidi; Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français)