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Les diplômés 2012 ont aussi fait les frais de la crise

Publié le 09/10/2013 00:05
Mis à jour le 09/10/2013 00:10

Les diplômés du supérieur en 2012 ont eux aussi souffert: la part des jeunes en poste au printemps 2013 est tombée au niveau de 2009 et leurs conditions d'emploi sont moins bonnes, montre mercredi l'étude annuelle de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec).

Moins d'un an après leur sortie du système éducatif, 64% des jeunes de niveau Bac +4 et plus sur le marché du travail occupaient un emploi, contre 71% des diplômés 2011 interrogés après le même délai.

Avant la crise, 77% étaient en poste. C'est un "niveau d'insertion faible, comparable à celui enregistré en 2009". Si la situation des jeunes diplômés "reste enviable par rapport aux autres jeunes", "elle s'est nettement dégradée", résume le directeur général de l'Apec Jean-Marie Marx.

En intégrant les niveaux Bac +3 - inclus pour la première fois dans le baromètre Apec-, 68% des diplômés avaient un emploi en avril, 11% étaient à la recherche d'un nouveau poste et les autres étaient toujours en quête de leur premier emploi (21%).

Pour cette enquête, 4.500 jeunes, représentatifs des 180.000 nouveaux diplômés arrivant chaque année sur le marché du travail avec au moins une licence, ont été interrogés du 1er au 30 avril.

L'étude confirme d'abord que le diplôme supérieur reste un sésame pour l'emploi: les 79% de diplômés ayant accédé à un premier emploi depuis l'obtention de leur diplôme ont mis en moyenne deux mois pour obtenir ce premier poste et près de la moitié disent n'avoir pas envoyé plus de 10 CV.

Un sur cinq affirme avoir décroché ce premier emploi après un stage, autant grâce à son réseau de relations, 28% ont répondu à une offre et un quart ont vu leur initiative directe récompensée (candidature spontanée, dépôt de CV sur internet).

Mais cette année, plus que les précédentes, "les diplômés en emploi déclarent avoir dû accepter un certain nombre de concessions pour pouvoir être embauchés", relève l'Apec.

Un tiers d'emplois jugés sous-qualifiés

Ainsi, près de la moitié ont revu leurs prétentions salariales, près d'un tiers estiment que leur emploi est sous-qualifié, 16% décrivent un emploi alimentaire. Huit sur dix ont à un moment donné accepté autre chose qu'un CDI et près de 30% affirment avoir déménagé.

Pour les jeunes de niveau Bac +4 et plus, la dégradation est nette: ils sont moins souvent en CDI (51% contre 56% il y a un an) ou cadres (60% contre 63%).

Malgré tout, "près de 9 jeunes diplômés en poste sur 10 se disaient globalement satisfaits de leur emploi", note l'Apec.

Face à l'emploi, les mieux lotis restent les diplômés d'école d'ingénieur (70% en poste en avril, -10 points), devant ceux d'école de commerce et de gestion (66%, -6 pts) ou d'université (62%, -7 pts).

Les sortants de filières médicales étaient aussi 9 fois sur 10 en poste en avril, contre 52% des diplômés en langue ou 54% en droit ou économie.

Selon le type d'étude, les écarts de salaires sont importants. Le salaire médian des Bac+5 issus de l'université était de 22.800, contre 32.500 euros pour les ingénieurs.

Dans la conjoncture déprimée de la fin 2012-début 2013, le secteur public est resté une source importante de débouchés pour les doctorants mais au prix d'emplois plus précaires (moins d'un tiers en CDI).

L'entrée sur le marché du travail de la fournée 2012, qui en moyenne a effectué trois stages au cours de son cursus d'études, a été compliquée par "deux trimestres de récession", explique M. Marx. Mais depuis ce sondage, "la situation économique meilleure aura forcément un impact". Les recrutements sont "en train de bouger", estime le patron de l'Apec.

Parmi les entreprises envisageant de recruter au moins un cadre au dernier trimestre 2013, "45% prévoient d'embaucher des jeunes diplômés, contre 35% à la même période il y a un an", a-t-il dévoilé, "un signal encourageant non seulement pour la promotion 2012 mais aussi pour celle de 2013 qui arrive sur le marché".

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