par Michael Nienaber
BERLIN (Reuters) - Le nombre de permis de construire accordés en Allemagne sur le marché du logement a bondi de près d'un tiers, à 84.000, au premier trimestre 2016, laissant penser que le bâtiment continuera à soutenir la croissance de la première économie d'Europe.
Selon les données publiées vendredi par l'Office fédéral de la statistique, des permis ont été accordés pour la construction de 72.335 immeubles d'habitation et la rénovation de 12.454 bâtiments.
Le nombre de permis de construire de "résidences hôtelières", qui comprennent notamment les centres d'accueil pour réfugiés et demandeurs d'asile, a plus que doublé à 5.149.
Le total des permis de construire accordés, soit 84.789, est en hausse de 31% sur un an, à son plus haut niveau depuis le premier trimestre 2004, ce qui prouve que la bonne tenue du secteur de la construction se prolonge cette année.
En 2015, le nombre de permis de construire sur le marché du logement a atteint près de 310.000, soit un pic de 15 ans. Malgré cela, les experts disent qu'il faudrait construire au moins 350.000 logements neufs par an jusqu'en 2020 pour combler la pénurie de logements à des prix abordables, un phénomène aggravé par l'arrivée d'un nombre record de réfugiés.
Mais même avant l'afflux de réfugiés depuis l'été dernier, il manquait environ 800.000 logements dans les zones urbaines, ce qui a provoqué une envolée des prix et des loyers dans les grands villes allemandes comme Berlin, Hambourg ou Munich.
De plus, le faible niveau des taux d'intérêt encourage les Allemands à surmonter leur aversion traditionnelle et à devenir propriétaires de leur logement, voire investisseurs locatifs.
Une augmentation des dépenses de logement social et des incitations fiscales pour les investisseurs qui construisent des logements dans les zones urbaines devraient donner un coup de pouce supplémentaire au secteur cette année.
La construction représente environ 4% du produit intérieur brut (PIB) allemand et emploie 2,5 millions de personnes, constituant l'un des principaux moteurs de la croissance allemande.
(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)